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Lynda Raymonde : « Les victimes de viol dans la sphère du karaté au Cameroun préfèrent souvent garder le silence »

Lynda Raymonde karate

Dans une publication sur Facebook le mercredi 15 juillet 2020, l’artiste musicienne par ailleurs sportive de karaté se prononce sur le harcèlement sexuel dans le monde du karaté au Cameroun.


Lynda Raymonde karate
Lynda Raymende en plein combat – DR

Un document de 19 pages intitulé : « Rapport sur les violences sexuelles dans le karaté au Cameroun » circule sur les réseaux sociaux depuis quelques jours, établi à la demande du Cercle des ceintures noires de karaté du centre. Six athlètes ont été auditionnées par les membres de la commission présidée par Me Francis Ampère Simo. Elles se plaignent notamment de tentative de viol, d’outrage à la pudeur et de harcèlement sexuel. En guise de représailles, elles ne sont plus convoquées en équipe nationale. Un usage interne du rapport sera fait, apprend-on à la Fédération camerounaise de karaté. « Les athlètes ont énuméré une série de plaintes parmi lesquelles la question des primes.

Cette situation n’a pas laissé indifférente Lynda Raymonde qui pense que dans ce milieu, les violences sexuelles ne sont pas un secret de polichinelle. « Les victimes de harcèlement, de chantage, de séquestration psychologique et de viol dans la sphère du karaté au Cameroun préfèrent souvent garder le silence et subir sans mot dire les humiliations, les frustrations et les assauts effrénés de hauts responsables de peur de subir des représailles qui peuvent aller de la mise à l’écart lors des stages et compétitions internationales, en passant par le marchandage des primes, leur non payement, des sanctions frôlant une suspension ou même pire une radiation », écrit l’écrivaine par ailleurs.

Lebledparle.com vous propose l’intégralité de la tribune.

Les violences sexuelles dans l’équipe nationale de karaté : un secret de polichinelle !!!

PART 1

Les victimes de harcèlement, de chantage, de séquestration psychologique et de viol dans la sphère du karaté au Cameroun préfèrent souvent garder le silence et subir sans mot dire les humiliations, les frustrations et les assauts effrénés de hauts responsables de peur de subir des représailles qui peuvent aller de la mise à l’écart lors des stages et compétitions internationales, en passant par le marchandage des primes, leur non payement, des sanctions frôlant une suspension ou même pire une radiation.

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Je me souviens il y a 21 années, oui vingt-et-une bonne années, j’étais encore la fille de ma mère et une lionne du Karaté. Une année plutôt je faisais mes débuts à IPT karaté club à Bonaberi où je me soumettais sagement aux enseignements de Me Kong et feu Me Motto Patrick. Nous avions Me Mingole Manfred comme président de club. Après 6 mois seulement de pratique, je me classais vice-championne du Littoral derrière Domè Dénise. Nous étions toutes deux qualifiées pour le championnat du Cameroun qui allait drastiquement changer ma vie. Trois mois plus tard donc je répondais présente au temple noir de Yaoundé pour représenter la province du Littoral. Ce matin-là, je sortis du domicile de ma grand-mère qui m’avait vu grandir situé à Elig-effa le ventre vide. Je n’avais pas dormi de la nuit, je sortais d’un difficile stage kumité avec feu Me Motto et Me Massoua qui n’avaient pas été tendres avec moi. Je me posais tout genre de question, j’imaginais mes adversaires plus expérimentées, médaillées africaines m’avait on dit pour la plus part. Une fois au temple noir, lorsque pour la première fois mon nom résonna : NYEBE ANDELLA vs MADZO GLADYS, la peur au ventre, je m’approchai des tatamis, une foule immense autour en éphorie.

C’était une championne d’Afrique, la championne en titre de ma catégorie et ex championne du Littoral avant Domè, je sentais comme un grand nœud dans mon ventre et mon sang complètement glacé. Le tirage m’avait joué un sale tour, j’étais convaincue que ma compétition s’arrêterait là, mais bostée par les recommandations de mon coach, je me présentai sur le tatami gonflée à bloc. Je jouais ma finale et durant la première minute, mon adversaire que je redoutais mais contrôlais multiplia des assauts et des enchaînements que je m’empressais de contrer avec force. Je ne me laissais pas faire et je me permettais même sur certains contres à l’entrainer au sol si bien que, je parvins même à l’énerver. Dominée par sa colère, elle devint de moins en moins cohérente dans ses techniques et je compris que c’était mon moment et la voix de Patrick Motto derrière de me crier : tu peux le faire kisa gyaku mawashi tu la feintes et tu mets gyaku. Je m’executai comme une automate et tout le temple noir était debout. Je venais de marquer mon premier point précis et indiscutable. On entrait dans les trente dernières secondes et j’avais repris confiance en moi. J’étais de plus en plus agressive et offensive et je contrôlais impatiente la fin des deux minutes réglementaires.

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Le combat se solda par un 2-1 en ma faveur. Les officiels, les athlètes, les entraîneurs, le président de la fédération à l’époque Me Yamthé Jonas ne cachaient pas leur étonnement et tout le monde voulait savoir qui était cette farouche nouvelle pépite. Je parvins à atteindre les demi-finales où je rendis ma ceinture face à Yvrana Sylvie, qui remporta le titre de cette catégorie cette année-là!!!

Affaire à suivre…


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