Elle est depuis quelques années déjà, la patronne de la rédaction chez LTM Télévision. Adrienne Nobodem est également le visage du 20h sur la Télévision du Monde. Mais avant d’y déposer ses valises, c’est sur Canal2 International que les téléspectateurs ont découvert la journaliste. Maman, et journaliste fortement intéressée par la cause féminine, elle a – comme les autres femmes sélectionnées pour cette série spéciale 8 Mars 2018 au Cameroun-, accepté de répondre à nos questions liées à la place de la femme dans la société ; celle des médias en particulier. C’est notre #8e épisode.
Le thème de cette année est: « intensifier la lutte contre les discriminations à l’égard des femmes, renforcer le partenariat pour le développement durable »
Êtes-vous satisfaite de ce thème ? Pourquoi?
Ce thème me donne le sentiment d’être répétitif, il serait peut-être être temps que les femmes sortent de ce statut de victime. Qu’elles s’affirment. Il est plus judicieux d’entreprendre si on veut envisager un quelconque développement.
Pouvez-vous affirmer qu’il existe une réelle égalité homme/femme dans les médias au Cameroun ?
L’égalité homme /femme dans les médias au Cameroun n’existe pas. Surtout en presse écrite. Il y’a qu’à regarder le nombre d’émission tenue par des hommes. Cela est d’autant plus accentué sur les plateaux politiques ou de présentation de JT. En télévision plusieurs critères physiques sont imposés aux femmes, ce qui n’est pas le cas pour les hommes.
Que faut-il faire pour réduire les inégalités femmes-homme dans les médias au Cameroun ?
Si on regarde le nombre de d’étudiant dans les filières journalisme et ou communication, on a plus de femme. Donc à priori on n’a pas un problème d’égalité. Une fois sur le terrain c’est toute une autre histoire, les femmes changent d’orientation certainement influencée par les contraintes de la profession. Il est régulièrement impossible gérer une vie de famille à celle professionnelle. Conséquence de course impossible d’arriver à un équilibre.
Peut-on dire que vous êtes féministe? Pourquoi ?
Je ne suis pas féministe. Je suis juste une femme qui sait ce qu’elle veut en restant à sa place sans rechercher une pseudo égalité… Cela peut paraître bizarre venant de moi mais j’assume mon propos. Je n’irai pas jusqu’à dire que la place de la femme est à la cuisine, mais il ne faudrait pas chercher à faire rentrer toute les femmes dans un moule. Un peu comme si il y’avait un mode d’emploi au nom des femmes. Nous devons être femme en gardant chacune son identité sans converger vers une homogénéité au nom du féminisme. Je suis simplement femme.
Qu’avez-vous prévu pour la commémoration de ce jour ?
Pour ce jour rien d’exceptionnel, car on est femme chaque jour et le monde nous célèbre comme tel tout les jours.
Comme à chaque édition de la JIF au Cameroun, un pagne est spécialement dédié à l’occasion. L’avez-vous déjà ? Si non, pourquoi ?
Je ne l’arbore pas. Sans juger celles qui font du pagne une priorité, je ne rentre juste pas dans ce moule social… Le pagne du 08 mars pour moi ce n’est pas pour demain la veille…
Propos Recueillis par Paola NYOUNAI, Lebledparle.com
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