Une étude du Cadre Harmonisé montre que la crise est particulièrement sévère dans 10 départements des régions affectées par des problèmes de sécurité, notamment dans le Sud-Ouest et le Nord-Ouest, ainsi que dans l’Extrême-Nord. En revanche, la situation est plus stable dans 30 départements répartis sur 9 régions. La région du Sud est la seule à être classée en phase minimale, ce qui signifie que la sécurité alimentaire y est relativement bonne. Le gouvernement note que 31% des ménages consomment une variété suffisante d’aliments, mais 12,9% se limitent à deux groupes d’aliments ou moins. Cela se traduit par une prévalence de la malnutrition aiguë globale de 6,5% dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, 3,6% dans l’Adamaoua et 2,5% dans l’Extrême-Nord.
La crise alimentaire est exacerbée par l’augmentation des prix des intrants agricoles et des engrais, l’impact de la conjoncture internationale sur les prix du carburant et la hausse significative des prix des produits de base. Par exemple, les prix du sorgho et du maïs ont augmenté de plus de 50% par rapport à l’année précédente et de près de 70% par rapport à la moyenne des cinq dernières années, tandis que les huiles végétales raffinées et l’huile de palme locale ont vu leurs prix augmenter de 15%.
Le Minader s’engage contre la faim
Cependant, le ministère prévoit de réduire de 3,6% le nombre de personnes en crise alimentaire entre juin et août 2024, ramenant le total à 2,5 millions pour l’insécurité alimentaire aiguë et à 5,2 millions pour le stress alimentaire. Pour atteindre cet objectif, le gouvernement s’engage à protéger les moyens de subsistance et à fournir une aide d’urgence aux populations concernées. Des actions concrètes incluent la distribution de semences améliorées et d’équipements agricoles aux personnes en insécurité alimentaire, l’amélioration de la conservation et de la transformation des produits agricoles pour limiter les pertes après récolte, et la création de réserves alimentaires pour les départements les plus touchés.
Le ministre a également souligné que la prochaine phase d’intervention impliquera le Minader et le Minepia, avec le soutien de partenaires techniques et financiers tels que la Banque mondiale, le PAM, l’UE, le Cilss et Action contre la faim, pour mobiliser les ressources nécessaires et apporter des solutions adaptées aux zones à risque et aux populations souffrant d’insécurité alimentaire et nutritionnelle.