L’élection d’une femme à la présidence de la Commission de l’UA consacre l’émergence de femmes africaines à des postes de pouvoir. Voici les 5 plus importantes:
1- Nkosazana Dlamini-Zuma, présidente de la Commission de l’Union africaine
Élue dimanche 15 juillet présidente de la Commission de l’Union africaine,
la Sud-Africaine Nkosazana Dlamini-Zuma est une diplomate d’expérience, au caractère bien trempé.
Elle est considérée comme une des femmes les plus influentes de sa génération en Afrique du Sud.
Vétérante de la lutte contre l’apartheid, médecin, ancienne épouse de l’actuel président Jacob Zuma, elle fait partie des gouvernements sud-africains sans interruption depuis 1994.
Elle fut ministre des Affaires étrangères de 1999 à 2009.
Aujourd’hui, elle devient la première femme à accéder à présidence de la Commission, l’exécutif de l’UA.
Elle s’est engagée à redynamiser l’institution.
2-Fatou Bensouda, procureure de la Cour pénale internationale
La Gambienne Fatou Bensouda (51 ans) est devenue procureure de la CPI en juin 2012, succédant à l’Argentin Luis Moreno-Ocampo, arrivé au terme de son mandat de neuf ans.
Elle occupait le poste de procureur adjoint de la CPI depuis 2004.
Elle avait auparavant travaillé pour le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), basé à Arusha, en Tanzanie, après avoir été ministre de la Justicede son pays.
Née en Gambie, en Afrique de l’Ouest, dans une famille musulmane et polygame, cette avocate est mariée à un homme d’affaires maroco-gambien et mère de deux enfants.
À la CPI, elle dirige désormais les services d’enquête et d’accusation de la CPI, qui traque les génocidaires, auteurs de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité.
Parmi ses tâches: prouver que la CPI n’est pas une institution “néocolonialiste”.
Premiers coups d’éclat: sa promesse que Laurent Gbagbo, ancien président ivoirien, sera jugé rapidement, et sa fermeté face aux destructions du patrimoine de Tombouctou par les islamistes, qu’elle qualifie de “crimes de guerre” et donc passibles de poursuites devant la justice internationale.
3-Ngozi Okonjo-Iweala, ministre des Finance du Nigeria.
Ngozi Okonjo-Iweala (58 ans) a évolué dans les plus hautes sphères de la finance mondiale, en tant que numéro deux de la Banque mondiale.
Économiste reconnue, elle fut la première Africaine candidate à la direction générale de la Banque mondiale en 2011.
Elle quitte ensuite l’institution pour devenir ministre des Finances dans son pays le Nigeria, un poste qu’elle avait déjà occupé entre 2003 et 2006 sous le président Olusegun Obasanjo.
Son administration s’est fait remarquer pour sa libéralisation de l’économie nigériane, pour avoir tisser des liens étroits avec les Etats-Unis, et travaillé en collaboration avec de proéminents hommes d’affaires du Nigeria.
Le plus gros succès d’Okonjo-Iweala: obtenir des créanciers du Nigeria l’effacement d’une dette de 18 milliards de dollars.
« Les femmes représentent le troisième plus grand marché émergent du monde. Si vous investissez dans les femmes, vous investissez dans l’humanité entière », a déclaré Mme Okonjo-Iweala la semaine dernière à Lagos.
4-Joyce Banda, president du Malawi
Une des deux chef d’Etat féminine de pays africain, Joyce Banda (62 ans) est une militante de la cause féministe, et une éducatrice.
Entrée en politique en 1999, elle est élue vice-présidente du Malawi en 2009, après avoir occupé le poste de ministre des Affaires étrangères, et celui de ministre de la Femme et l’Enfance.
En avril 2012, elle succède au président Mutharika, et devient la première femme présidente du Malawi.
Elle se fait remarquer par son appel à l’unité nationale.
Elle abolit de nombreuses lois instaurées par son prédécesseur, qui avaient isolé le Malawi des pays donateurs.
Parmi ses coups d’éclat: la décriminalisation de l’homosexualité, et le refus d’accueillir sur le sol du Malawi le président soudanais Omar el-Béchir, sous le coup d’un mandat d’arrêt de la CPI.
5- Ellen Johnson-Sirleaf, présidente du Liberia
Présidente de la République depuis janvier 2006, Ellen Johnson-Sirleaf (74 ans), économiste formée aux États-Unis, est la première femme élue au suffrage à la tête d’un État africain.
Elle est co-récipiendaire du prix Nobel de la paix en 2011.
Elle a passé sa vie à défier les hommes puissants qui dirigent l’Afrique.
Emprisonnée, forcée à l’exil, elle est aussi entrée dans l’histoire.
Diplômée de Harvard, elle fut ministre au gouvernement du Liberia dans les années 70, avant le le coup d’Etat de Samuel Doe.
En exil, elle dirige notamment le PNUD africain (Programmes des Nations unies pour le développement). Lors de son élection en 2005, elle bat le favori George Weah.
Depuis, elle reconstruit un pays ravagé par 14 années de guerre civile.
“Nous pouvons dormir la nuit sans avoir peur”, était son slogan de campagne.