in

08 Mars 2018 au Cameroun: Yolande BODIONG « Il faut arrêter de pleurnicher et se mettre au travail. La manne ne viendra jamais des hommes »

Yolande Bodiong
Yolande Bodiong

La « boss »de Maraboo Production est considérée par les jeunes Camerounais ; les femmes en particulier, comme un model de réussite. Son parcours riche et varié sucite admiration et force le respect. Partie d’un boulot d’hôtesse de l’air, Yolande s’est ensuite retrouvée au poste de « coorporate communication officer » à la CAMAIR avant de se consacrer entièrement depuis 2012 à sa passion ; la production audiovisuelle. En véritable meneur d’Hommes, Yolande dirige une équipe dynamique qui assure la production  des contenus télévisuels : Emissions TV, Documentaires, Films d’entreprise, Spots audio et vidéo entre autres. Dans ce #3e épisode de notre série intitulée ‘08 Mars 2018 au Cameroun’, nous sommes allés à sa rencontre.

Yolande Bodiong
Yolande Bodiong

 Le thème de cette année est: « intensifier la lutte contre les discriminations à l’égard des femmes, renforcer le partenariat pour le développement durable »

Êtes-vous satisfaite de ce thème ?

Je ne suis pas particulièrement interpellée par les thèmes qui se succèdent tous les ans. Pourquoi? Simplement parce que je n’en vois pas l’impact palpable une fois ce jour passé. Donc thème où pas thème, ça ne changera rien au quotidien des femmes. C’est à chacune à mon sens de se choisir un engagement où objectif annuel et de se donner les moyens de l’atteindre par le travail, l’éthique et la détermination.

Pouvez-vous affirmer qu’il existe une réelle égalité homme/femme dans les médias au Cameroun ?

Il n’existe aucune égalité nulle part et c’est de vivre dans l’utopie que de penser que ce soit possible un jour. Il faut être réaliste. Celles des femmes qui à compétences égales ou supérieures à l’homme doit être reconnue et avoir sa place. Mais cette place, on ne la lui donnera pas sur un plateau d’argent. Elle doit s’imposer par la qualité de son travail, se rendre indispensable dans son domaine au point qu’aux yeux de tout le monde, même par honte le fauteuil royal lui soit cédé naturellement. Dans les médias si vous regardez très bien les femmes sont plus entreprenantes que les hommes et on même d’ailleurs plus de place. C’est juste que la plupart travaille dans l’ombre. Au Cameroun se sont les femmes qui font les médias. Elles ont des postes de responsabilités énormes. Pour moi le seul bémol C’est qu’on ne les voit pas entreprendre dans ce domaine. Elles préfèrent le confort d’être des éternelles employées.

Pour approfondir :   Privé de CAN 2017, Chedjou déballe tout 3 ans après : «Ils ont fait du business dans mon dos»

Si non, que faut-il faire pour réduire les inégalités femmes-homme dans les médias au Cameroun ?

Qui va réduire les inégalités alors qu’elles sont inhérentes à la nature humaine? Les femmes doivent juste travailler, être professionnelles et imposer leur savoir-faire. C’est tout.

Peut-on dire que vous êtes féministe

 Je ne suis pas féministe, ce serait reconnaître mon infériorité face à la gente masculine. Même s’il vrai que la femme en Afrique reste le « sexe dit faible » et que les hommes considèrent pour la plupart que sa place est dans les marmites, il n’en demeure pas moins qu’elle a tout pour se faire da place. Il faut arrêter de pleurnicher et se mettre au travail. La manne ne viendra jamais des hommes. Il faut aller la chercher.

Qu’avez-vous prévu pour la commémoration de ce jour ?

MARABOO a pris pour prétexte le 8 mars pour organiser un tournoi de football féminin opposant les femmes des médias sur le thème  » Femmes des médias…toutes en godasses pour une collaboration saine ». Tournoi qui a eu lieu le samedi 3 mars et qui a vu la participation de 6 équipes ( CRTV, équinoxe, balafon, RSI, maraboo et un invité special). Le message de ce tournoi que nous avons voulu porté par les femmes était que plus que jamais les médias camerounais doivent faire bloc pour faire face à la concurrence qui vient de l’extérieur. Nous sommes concurrents mais pas adversaires. Se faire la guerre ne nous avance en rien. Nous allons porter ce message sous plusieurs formes courant 2018

Pour approfondir :   Cameroun : Accusé par Sismondi Barlev Bidjocka d’avoir perçu 8 milliards, René Emmanuel Sadi rétablit les faits

Comme à chaque édition de la JIF au Cameroun, un pagne est spécialement dédié à l’occasion. L’avez-vous déjà ? Si non, pourquoi?

Je n’ai jamais acheté le pagne du 8 mars et je ne l’achèterai jamais. Il m’a été offert et quand j’en aurai envie je le ferai coudre. Ce n’est pas une priorité pour moi, encore moins un outil de revendication ou d’affirmation de la femme battante et professionnelle que je souhaite que la majorité des femmes soient pour faire bouger les lignes. Je respecte celles qui y tiennent, C’est leur droit et leur liberté. Si le pagne peut éveiller leurs consciences tant mieux.

Propos Recueillis par PAOLA NYOUNAI, Lebledparle.com

DANS LA MEME SERIE : 08 MARS AU CAMEROUN

 08 mars 2018 au Cameroun : Annie Payep Nlepe  «  L’AUTONOMISATION de la femme être l’objectif final vers lequel convergent toutes les luttes féminines en Afrique.»

08 Mars 2018 au Cameroun : Julie NGUE « La femme doit se valoriser, faire ses preuves, croire en elle… »


Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Julie Ngue

08 Mars 2018 au Cameroun: Julie NGUE « La femme doit se valoriser, faire ses preuves, croire en elle… »

Lile PIEDJOU

08 Mars 2018 au Cameroun: Lile PIEDJOU « Il faut que les patrons de chaînes apprennent à aussi faire confiance aux femmes… »