Trois personnes, dont un gendarme, ont été tuées entre mercredi et vendredi à Kumba, dans le Sud-Ouest, l’une des deux régions anglophones du Cameroun où la situation reste tendue à l’approche de la présidentielle de dimanche, a appris l’AFP auprès de témoins.
Vendredi, un séparatiste a été tué par l’armée au quartier Fiango à Kumba, selon des témoins joints sur place depuis Buea.
« C’est la population qui a fait appel à l’armée pour venir à bout de cet Amba Boy (combattant séparatiste) qui terrorisait les populations », a affirmé un témoin, corroborant les dires d’un autre habitant de la ville.
Mercredi, deux autres personnes, dont un gendarme et un civil, ont été tuées, selon les mêmes témoins. « Le gendarme a été égorgé à Malogo Street », alors que le corps du civil a été découvert dans un autre quartier de la ville, selon l’un d’eux. L’information a été confirmée à l’AFP par un responsable d’une ONG de la région.
Par ailleurs, des affrontements ont été enregistrés vendredi dans la zone de Kumba, sans qu’il soit possible d’en connaître le bilan, selon des habitants.
Kumba est l’une ville des plus touchées par le conflit dans les deux régions anglophones du Sud-Ouest et du Nord-Ouest.
Depuis le début du conflit il y a un an entre séparatistes, policiers et militaires camerounais, au moins 420 civils et 175 membres des forces de sécurité ont été tués, selon le centre d’analyse International Crisis Group (ICG).
Une élection présidentielle à lieu dimanche au Cameroun. Neuf candidats dont le président sortant, Paul Biya, 85 ans, au pouvoir depuis 1982, sont en lice.
Les séparatistes ont menacé d’empêcher la tenue de ce scrutin dans les zones anglophones. Yaoundé a assuré qu’il s’y tiendrait et d’importants renforts ont été envoyés sur place alors que les populations ont déserté de nombreuses localités.