Acquittée de toute charge ce 12 novembre au Tribunal Militaire de Douala, comme l’a rapporté Lebledparle.com, cette décision de justice pourrait avoir des origines politiques nous apprend son avocat Maitre Alice Nkom.
Selon l’avocate de la journaliste, l’abandon des charges prononcées ce lundi était prévu depuis le week-end et devait « être confirmé au tribunal ce lundi. »
Dans les colonnes de Mutations du lundi 12 novembre 2018, l’avocate estimait un jour avant la décision du juge, que « En principe, elle ne devrait plus être jugée. Mais cet arrêt de des poursuites doit être confirmé… à la demande du commissaire du gouvernement qui va occuper le banc du ministère public. Cette disposition est prévue par la loi. Elle vient directement de la haute hiérarchie, même politique du parquet. »
« Le fait qu’elle (Mimi Mefo) soit sortie avant le jugement et après qu’on nous a refusé la possibilité de ne pas l’écrouer, c’est une décision qui est à la fois, juridique, judiciaire et politique ; donc elle vient d’en haut. Cela va donc se terminer par un dernier acte du commissaire du gouvernement, de ce qu’il ne poursuit plus et qu’il demande l’arrêt des poursuites. Et le tribunal va tenir acte ». poursuivait-elle dans le même journal.
Ce lundi, l’audience de la journaliste a duré moins de trente minutes avant que le président du séant ne prononce l’abandon des charges contre la journaliste.
De son coté, le chef de division de la communication au ministère camerounais de la Défense, le colonel Didier Badjeck affirmait samedi dans des propos confidentiels largement relayés sur les réseaux sociaux, que, le président Paul Biya, « dans un geste de magnanimité », a lui-même décidé personnellement « de l’arrêt des poursuites » contre la journaliste Mimi Mefo.
Didier Badjeck précise que, l’abandon des charges est « comprise comme un geste d’apaisement au lendemain de la prestation de serment du chef de l’État» et ne veut pas dire, loin s’en faut, « que cette journaliste est innocente. »