Dans un message sur sa page Facebook, la chanteuse, auteur-compositeur-interprète camerounais, finaliste du Prix découverte RFI en 2013, accus l’ensemble des acteurs de la chaîne culturelle d’être responsable de ce qui se passe en ce moment
Sachons-nous parler en vrai. Le boycott des artistes n’est malheureusement pas un fait nouveau sous le soleil du Cameroun. Cela fait fort longtemps que la méritocratie fait l’objet d’un impitoyable lynchage, et le secteur de la culture, notamment de la musique, n’a pas été épargnée. Le boycott vient de toutes parts, à commencer par les promoteurs d’événements culturels, qui au fil du temps, ont petit à petit instauré la dictature du lèche-bottisme, de la promotion canapé, et du sectarisme amical.
Idem pour notre ministère de la Culture, qui d’années en années, a fait de moi le triste témoin de sombres arnaques et injustices. La vérité est que les enfants de personne, les grandes gueules, les avant-gardistes, les fiers et les vertueux n’ont pas de place là où ces maîtres chanteurs font la loi. Il faut les encenser, les supplier, entrer dans leurs cotisations, jouer le jeu de la sensualité pour avoir leurs bonnes grâces, obtenir une programmation, ou avoir le privilège d’une porte ouverte. Idem avec nos managers, qui nous prennent encore pour leurs employés.
Bien entendu, il ne sera pas ici question de talent, ni de labeur, et bien-sûr, il ne s’agira pas pour ces mafieux d’offrir une opportunité de rayonnement pour notre pays en suffocation. C’est ainsi qu’avec la complicité des « artistes » avides de succès, le règne de la médiocrité et de la honte s’est installé dans la musique 237.
La musique Camerounaise a été prise en otage depuis longtemps. Hier encore, ce n’était que les artistes engagés qui subissaient menaces et quarantaine. Mon frère Sultan Oshimhin en sait quelque chose. S’en est suivie la venue de Trace et sa politique afropopienne appliquée par les multi nationales, qui demeuraient l’alternative en terme d’évènements susceptibles de faire gagner son pain au musicien-artiste, qui désormais, se retrouve au banc de touche des grands sponsors si sa chanson a moins de 100bpm.
POUR CE QUI EST DE LA DIASPORA QUI BOYCOTTE…
Elle n’a jamais fait l’apologie de la musique consciente, de la musique créative, de la musique 237 au potentiel international. Nous savons bien que les Stars locales sont invitées pour la plupart, dans leurs soirées communautaires en club, ou dans un espace municipal… Loin des scènes prestigieuses des festivals.
Pendant des années, la diaspora a voulu vivre au rythme des bars de Yaoundé et Douala. Oui, vous avez invité nos stars du bikutsi, du makossa et de l’afropop, parce vous, de la diaspora, vous aimez boire et danser comme au quartier, bien qu’étant chez Macron ou Trump. Oui, vous aimez ramener deido et mvogmbi partout où vous allez. Ces artistes, vous les avez mis en haut, parce qu’ils vous ont donné ce que vous vouliez. De quoi dérouiller vos reins, de quoi appuyer plus de fesses. Maintenant vous jouez aux illuminati ????