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Jean-Bruno Tagne : « Qu’on se le dise : il n’y a pas de démocratie réelle sans une presse libre et indépendante »

Jean Bruno Tagne

Le journaliste participe au Book challenge Initié depuis plusieurs jours déjà par Clément Tayo, journaliste et Consultant en Marketing et Communication.


Jean Bruno Tagne
Jean-Bruno Tagne – DR

Le « Book Challenge » est un exercice qui consiste à citer un ouvrage qui a retenu votre attention. Ce jeu devenu « la chose la mieux partagée » sur la toile, intéresse aussi bien les acteurs que les suiveurs.

Aujourd’hui 16 janvier 2019 était le tour de Jean Bruno-Tagne. Connu comme grand lecteur, le journaliste présentateur de l’émission La Grande Interview, célèbre émission diffusée sur la chaine de télévision Canal2, a indiqué que son livre de cœur n’est nul autre que, Médias, la faillite d’un contre-pouvoir de Philippe Merlant et Luc Chatel.

Dans un univers où les journalistes s’inquiètent du fossé qui se creuse entre eux et les citoyens ; ce livre décrit de manière très concrète les conditions de formation des journalistes et de fonctionnement des rédactions, montrant notamment comment les impératifs de rentabilité et de rapidité ont des impacts sur les différents maillons de la chaîne. Une plongée au cœur du monde de l’information, qui ouvre des pistes vers un journalisme enfin réconcilié avec son public.

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Livré à cet exercice qu’il considère ironiquement comme périlleux, JBT n’a pas manqué d’établir un rapport entre la problématique qui jonche cet ouvrage et l’environnement médiatique camerounais actuel.

Lebledparle.com vous invite à lire le mot de Jean Bruno Tagne sur son Book Challenge

Écrire quelques mots, aussi petits soient-ils sur sa profession. Surtout pour la critiquer. Voilà l’exercice périlleux auquel je voudrais me soumettre pour ce sixième jour du Book Challenge, sous le prisme du livre de Philippe Merlant et Luc Chatel, intitulé « Médias, la faillite d’un contre-pouvoir », paru en 2009 chez Fayard.

Il fut un temps où la presse portait ou accompagnait l’évolution démocratique de ce pays. C’était l’époque où les journalistes, y compris du service public, revendiquaient publiquement le « droit d’informer… eux aussi ». En ces années-là, le journaliste défendait encore la veuve et l’orphelin.

C’est peu dire que la presse roule aujourd’hui pour le pouvoir et le capital. La parole dissidente est désormais rare dans les médias. L’unanimisme règne en maitre. Le journalisme de révérence se porte bien. On retourne progressivement aux heures sombres du monolithisme. Pour faire illusion, micros et colonnes sont ouverts à toutes sortes de « charlatans mystificateurs » et autres « manieurs de charabia ». [Aimé Césaire]

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Qu’on se le dise : il n’y a pas de démocratie réelle sans une presse libre et indépendante. Et un journaliste sans conviction est un danger pour lui-même et pour la société.

Consolons-nous. Ce n’est pas le propre seulement du Cameroun. Serges July, Jean-François Kahn et Edwy Plenel ne se sont-ils pas demandé « s’il faut croire les journalistes » ?

Pour la suite du Challenge, j’ose désigner Jules Romuald Nkonlak. Je sais qu’il n’aime pas le suivisme… je tente ma chance.


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