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Épitre de Calixte Beyala à Marthe Cécile Micca : « J’aveugle les hommes pour les amener vers leur perdition… »

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La romancière franco-camerounaise, Calixte Beyala, dans une lettre adressée à sa consœur Marthe Cécile Micca, par le biais des réseaux sociaux, n’a pas hésité de démontre à cette dernière à quel point la carrière d’écrivain est une source d’attraction pour les hommes qu’elle caractérise de « capables ». D’après la romancière, « Il ne s’agit pas de n’importe quel quidam, mais d’hommes aussi beaux que riches, aussi brillants qu’intelligents. Ces hommes capables de s’offrir les plus belles et les plus jeunes filles du monde (…) »


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Marthe Cecile Micca et Calixte Beyala – DR

Lebledparle.com vous invite à découvrir cette lettre de Calixte Beyala

Ma très chère Marthe Cécile Micca.

L’homme dans la trivialité de son discours dit : « on ne prête qu’aux riches. » Cette formule s’applique à ceux qui suscitent l’envie, le désir, la jalousie de leurs contemporains.

On ne parle pas ici exclusivement de la richesse matérielle, mais de la richesse dans toutes ses formes, qu’elles soient physiques, psychologiques, intellectuelles ou spirituelles. 
Toute personne à qui on prête un certain nombre de choses se doit d’être fière.

Ainsi en est-il des amants qu’on me prête. Connais-tu beaucoup de femmes de cinquante-sept à qui on prêterait autant d’amants qu’à moi ? Il ne s’agit pas de n’importe quel quidam, mais d’hommes aussi beaux que riches, aussi brillants qu’intelligents. Ces hommes capables de s’offrir les plus belles et les plus jeunes filles du monde en sont à oublier leurs jeunes épouses pour une vieille dame, qu’ils aiment, adulent et idolâtrent… ?

Quelle classe ! Quelle grandeur ! Quelle beauté ! Quelle luminosité que celle de ta grande sœur ! J’aveugle les hommes pour les amener vers leur perdition ; je les enveloppe dans un tourbillon de passions et ils en oublient épouses et enfants. Quelques femmes artistes avaient réussi cet exploit bien avant moi comme Sarah Bernard ou Tina Turner. Sur leurs traces je me sens si bien, d’ailleurs, ne dit-on pas que je suis la Tina Turner de la littérature ?

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Un sourire effleure mes lèvres en t’écrivant ces mots. Sois donc fière d’être tant désirée, tant aimée, tant adulée… Ces émotions si majestueuses, si belles, si grandioses et exaltantes, très peu de femmes sur terre les rencontrent dans leur si petite existence surtout celles qui se cachent derrière les persiennes baissées d’un mariage d’apparence… L’amour est la plus belle chose qui soit dans la vie. Je t’embrasse très fort et t’expédie mille bisous.


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