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Inédit au Bénin : Des élections sans opposition

Benin

Le Bénin, pays réputé pour être un exemple démocratique en Afrique de l’Ouest, va élire ce dimanche ses 83 députés, dans un scrutin où l’opposition n’a pas pu présenter de candidat et qui inquiète les observateurs des droits de l’Homme.


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Dans les rues de cotonou au Bénin à la veille des éléctions – Crédit photo : AFP

« La vague d’arrestations arbitraires de militant(e)s politiques et de journalistes et la répression des manifestations pacifiques ont atteint un niveau alarmant au Bénin », a déclaré Amnesty International à l’approche des élections parlementaires du 28 avril.

« Ces événements font suite à la décision de la Commission électorale d’autoriser seulement deux partis politiques – appartenant au camp présidentiel – à présenter des candidats aux élections et d’exclure toutes les listes d’opposition », indique François Patuel, chercheur sur l’Afrique de l’Ouest à Amnesty International dans un communiqué.

A Cotonou, la capitale économique, les passants regardent sans ciller les voitures et camions peints aux couleurs des « Progressistes » et des « Républicains », les deux seules listes proches du pouvoir qui ont pu présenter leurs candidats, avant de reprendre leur marche et leurs activités.

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« On est choqués », « abasourdis », lâche-t-on dans les rues de Cotonou. « C’est du jamais vu », s’étonnent encore les Béninois.

L’Union européenne, « embarrassée », n’a pas fait de commentaire, mais a décidé de suspendre sa délégation d’observateurs la semaine dernière. Une manière de signifier qu’elle ne se « prêterait pas au jeu », confie à l’AFP un observateur étranger.

Le nouveau code électoral voté par le Parlement fin 2018 vise à assainir la multitude de partis enregistrés: près de 250 pour un pays de 12 millions d’habitants et 5 millions d’électeurs enregistrés.

Les partis devaient notamment avoir des représentations sur l’ensemble du territoire, éliminant de fait les plus petits d’entre eux et les forçant aux alliances.

Les grands partis de l’opposition, eux, n’ont pas réussi à présenter à temps tous les documents rendus obligatoires par la nouvelle loi.

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« L’objectif des réformes n’a jamais été d’empêcher les gens d’aller à l’élection. Les listes sont tombées d’elles-mêmes », explique le conseiller en communication de la présidence, Wilfried Houngbedji.

« Tous les politiciens étaient convaincus qu’il fallait changer le code électoral », explique Fatoumatou Batoko-Zossou, présidente de la plateforme des observateurs de la société civile pour les élections. « Mais c’est la manière de faire qui pose problème. »

« Le Bénin a toujours été considéré comme un pays de paix, nous n’avons jamais connu la guerre, mais ce n’est pas une raison pour nous reposer sur nos lauriers », met en garde Mme Batoko-Zossou.


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