À travers une publication sur les réseaux sociaux ce mercredi 1er mai 2019, le journaliste camerounais et promoteur de la radio RIS FM exprime sa colère à propos de la sortie du ministre du travail et de la sécurité sociale sur la télévision nationale.
En prélude à la journée internationale du travail qui se célèbre ce 1er mai, Grégoire Owona, ministre camerounais du travail a été l’invité du journal télévisé de 20h30 sur la CRTV présenté par Adèle Mballa. Pendant l’échange, Grégoire Owona a affirmé qu’un camerounais peut vivre avec le SMIC qui s’élève au Cameroun à 36 mille et poussière. Cette affirmation du ministre a suscité beaucoup de réaction sur les réseaux sociaux et le journaliste Sismondi Barlev Bidjocka n’a pas été indifférent au point de produire une tribune libre pour demander d’expliquer comment cela est possible.
« En l’écoutant LE DIRE hier (mardi, Ndlr) à la CRTV, quelque chose m’est resté en travers de la gorge, non pas que ce ne soit pas possible, mais que celui qui le dit n’en sait en réalité rien de la grande souffrance qui habite celui qui vie avec 36 mille FCFA LE MOI. Ça aurait été dit par quelqu’un qui nous ressemble, qu’on n’y trouvera rien à redire. Mais d’un ministre de ce niveau, on est en droit de se demander « Mais bon Dieu qu’est-ce qu’il en sait », s’indigne l’ancien journaliste de la RTS.
Ci-dessous, l’intégralité de la communication de Sismondi Barlev Bidjocka.
Grégoire Owona (né en 1950). 69 ans Il est ministre du Travail et de la Sécurité Sociale depuis le mois de décembre 2011. Auparavant, il a servi en tant que ministre délégué à la Présidence pour les Relations avec les Assemblées de 1997 à 2011, et il a également été Secrétaire Général Adjoint du Comité Central du RDPC depuis 1992.
Originaire de Ngomezap dans la Province du Centre, Owona a d’abord été élu comme conseiller municipal à Douala en 1987. Il a ensuite été élu à l’Assemblée Nationale en1988 comme candidat du RDPC dans la Province du Littoral, et il a siégé à l’Assemblée Nationale de 1988 à 1992 ; comme Rapporteur Général de l’Assemblée Nationale, en Commission des Finances.
Monsieur Grégoire Owona, Ministre du travail, on peut le dire, est né et a grandi avec une cuillère dorée à la bouche. Il ne peut connaitre ce qu’on appelle la souffrance, ou le stress du loyer à la fin du mois, le stress de la nutrition, la scolarité d’un enfant. Au gouvernement depuis près de 30 ans comme ministre, il bénéficie des avantages prévus par la réglementation en vigueur ; il est possible qu’il ne sache même pas à quoi ressemble une facture d’ENEO ou de la CAMWATER.
Avec un tel profil, un tel niveau de vie depuis des années qui plane loin au-dessus du Camerounais ordinaire, il ne pas être celui qui nous explique comment vivre avec 36 MILLE PAR MOIS au Cameroun.
En l’écoutant LE DIRE hier à la CRTV, quelque chose m’est resté en travers de la gorge, non pas que ce ne soit pas possible, mais que celui qui le dit n’en sait en réalité rien de la grande souffrance qui habite celui qui vie avec 36 mille FCFA LE MOI. Ça aurait été dit par quelqu’un qui nous ressemble, qu’on n’y trouvera rien à redire. Mais d’un ministre de ce niveau, on est en droit de se demander « Mais bon Dieu qu’est-ce qu’il en sait ».
Monsieur le Ministre du travail, permettez-moi de vous dessiner un petit tableau. Au Cameroun, les jeunes qui travaillent aux rayons de nos supermarchés touchent en général 25, 35, ou 50 mille FCFA.
Il travail de 7h à 18h30 tous les jours jusqu’à samedi. Il habite à Essos et travaille à WARDA, Il loue une chambre en planche de 10.000 FCFA, il paye les factures d’eau et d’électricité 5.000fcfa, le transport lui coûte 10.000 CFA par mois, à raisons de moins de 500 f par jour, (ce qui est d’ailleurs impossible, en prenant la plus petite évaluation. Il doit manger avec sa compagne, et si par malheur ils ont un enfant, c’est le total. Monsieur le ministre je continue ou je m’arrête là ?
C’est dans cet argent que vous prélevez les impôts qui servent à offrir aux ministres comme vous, voitures et carburant gratuitement.
Vraiment, s’il vous plait, quand vous prenez la parole en public pour vous adresser à l’opinion, tournez votre langue dans la bouche trois fois avant de parler, parce que autrement vous manquez de respect à ce peuple désargenté, assoiffé et affamé, un peuple pourtant travailleur donc les efforts du sang permettent de vous offrir tout gratuitement en tant que ministre tous les avantages prévus par la réglementation en vigueur.
Bonne fête du travail monsieur le ministre, j’ai personnellement la naïveté de croire que Dieu existe, et il nous regarde tous.
Sismondi BARLEV BIDJOCKA