C’est au monastère Saint Benoît de Babeté, dans le département des bamboutos que le père Gérard Mathieu dépose ses bagages, à son arrivée au Cameroun pour un sabbat.
Accroc de la bonne chair, selon des sources dignes de foi, il va se ressourcer au Quartier auberge des prostituées à Bafoussam. Ici, il se taille une bonne clientèle. Dans son désir de découvrir le pays, il est invité par le père supérieur du Mont Carmel, d’origine Allemande, Ludwig Blumen à passer un bref séjour au grand séminaire de Nkolbisson à Yaoundé. Depuis Bafoussam, dans ses bagages, le père Mathieu va emporter deux prostituées, déguisées en sœurs. Trois jours durant, les deux « serviteurs de Dieu » s’en sont servis à volonté, jusqu’à ce que survienne l’irréparable.
COUP DE THÉÂTRE
Arrivé en fin de séjour, le père Mathieu tend une facture de 40.000 FCFA aux deux compagnes. Elles déclinent l’offre, en lui rappelant l’objet de l’entente, soit 75 000 FCFA à percevoir par chacune, pour une durée de deux jours. Passé cet intervalle, en plus de l’entrée en scène non conclue du père Ludwig, il y a nécessairement bonus. Au bout d’un moment d’intenses discussions, le montant est arrêté à la somme de 70 000 FCFA pour chacune. Se sentant roulé, révèlent nos sources, le gourmand de père exige un denier ébat, la « pipe », pour ne pas la nommer.
C’est au cours de cette pratique, ajoute-t-on, que l’une des prostituées, la nommée Chimène Z. alias la «bombe», arrache, à l’aide de ses dents, la verge du père Mathieu, non sans laisser le soin à sa copine d’étouffer les cris de douleurs de leur victime. Le forfait commis, les deux gangsters vont se retirer sur la pointe des pieds, loin des regards du père Ludwig et des séminaristes, qui sont en train de faire la prière matinale. Ce n’est que lundi, très tard dans la nuit, que les cavalières serons appréhendées par les éléments de la Brigade de gendarmerie de Mvog-Betsi, dans une agence de voyage au carrefour Biyem-assi, où elles s’apprêtaient à embarquer pour l’Ouest.
Quelques heures plus tard, elles seront relâchées, moyennant une somme de 15.000 FCFA, avant de reprendre la poudre d’escampette. Il n’a eu que ce qu’il méritait. Nous sommes des travailleuses professionnelles et avons également droit au respect comme les autres. Nous sommes dans le métier depuis 28 ans et ça nourrit son homme. «Moi, particulièrement, c’est inscrit sur ma carte d’identité: prostituée. Et, je paie les impôts à la mairie de Bafoussam», a confié Chimène. Depuis lors, le père Mathieu suit des soins intensifs à l’hôpital militaire de Yaoundé, sous haute escorte.
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