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Rapport : les activités économiques « faiblement intégrées » au Cameroun

activite economique cameroun

Le Cameroun, avec des activités économiques « très faiblement intégrées », présente «une domination en trompe l’œil» sur les marchés d’Afrique centrale, à cause notamment de la taille potentielle en volume de son marché d’acheteurs, révèlent les conclusions du rapport sur le Plan directeur national d’industrialisation du pays rendu public ce vendredi par le gouvernement.


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Commerçante – DR

Le commerce et l’agriculture vivrière sont les deux principales branches créatrices de richesses de l’économie du pays depuis 1993, mais ces deux branches font de lui une économie fortement spéculative et plus précisément de « comptoir ».

« Avec une stratégie basée sur les volumes des matières premières brutes exportées et des filières industrielles atrophiées, la sensibilité du Cameroun aux différents chocs est maximale », constate le document parvenu à notre rédaction.

En plus des chocs auxquels le Cameroun a dû faire face, les bases elles-mêmes de la compétitivité industrielle, à l’échelle mondiale, ont été modifiées avec le passage de 1 à 4 critères complexes.

La conjonction des chocs et cette modification ont surpris les autorités et, vu les efforts que déploient les anciens outsiders (Afrique, Asie, Amérique latine), le Cameroun, alerte le rapport, risque de se laisser reléguer dans une position de « dernier de la classe » pour une durée indéterminée.

Le risque majeur à éviter étant celui «de l’esclave qui change de maître » en devenant à nouveau le pourvoyeur en matières premières de l’Asie, dans un contexte plus vicieux.

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Avec une base de production déjà moins diversifiée en 1993 et qui s’est resserrée davantage, l’économie camerounaise renoue avec une croissance positive, plafonnée cependant à 5% jusqu’en 2001, date depuis laquelle elle décline lentement pour graviter jusqu’à ce jour autour de 4%, avec un creux de 3% en 2003 lié à un brusque déficit d’énergie électrique.

Le contexte sera nécessairement plus vicieux, insiste le rapport, car autant dans les années pré-1990 les ressources naturelles du Cameroun avaient une forte valeur marchande, autant, dans le monde post 2005, leur valeur monétaire est des plus faibles, sans oublier la tendance lourde, dans les pays industrialisés, de trouver des substituts à ces mêmes produits.

Avec pour objectif majeur de rompre avec l’économie rentière des produits primaires et reconquérir le leadership industriel du continent, l’ambition du pays, désormais déclinée par le gouvernement, est ainsi de moderniser l’économie et accélérer sa croissance (2010-2019), atteindre le niveau de pays à revenu intermédiaire (2020-2027), devenir un nouveau pays industrialisé et un pays émergent (2028-2035) avec une part du secteur secondaire à plus de 40% du PIB, une valeur ajoutée manufacturière à plus de 25% du PIB et la valeur des produits manufacturés à plus de 50% des exportations.

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L’État doit, pour ce faire, opérer intrinsèquement sa propre métamorphose pour canaliser et accompagner toutes les forces vives productives vers l’économie de la connaissance, dont la révolution numérique et les technologies de l’information et de la communication (TIC) en constituent les principaux ressorts, ainsi que le moteur de la croissance.

Afin d’opérer un changement radical du mode opératoire dans le champ de la reconstruction industrielle nationale, le Cameroun doit, conclut le rapport, reformuler son périmètre industriel, réorganiser sa logique d’intervention bâtie sur 3 sanctuaires (numérique, agro-industrie, énergie) et 5 piliers industriels stratégiques (textile/confection/cuir, mines et la métallurgie, forêt/bois, hydrocarbures et pétrochimie, chimie et pharmacie).

Cette stratégie repose également sur 2 socles (infrastructures et financement et 1 voile +veille stratégique et intelligence économique+) avec un positionnement stratégique sur les marchés de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC) et le Nigeria voisin, assorti d’une « architecture de combat » tournée vers trois défis à relever dans la région Afrique centrale et le Nigeria, à savoir devenir le commutateur, le nourricier et l’équipementier.


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