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Agbor Balla : « Nous avons perdu confiance en Paul Biya »

Agbor Balla Biya Paul

Nkongho Felix Agbor alias Agbor Balla, avocat et fondateur / président du Centre pour les droits de l’homme et la démocratie en Afrique a déclaré qu’il pardonnait depuis longtemps le président camerounais Paul Biya même s’il l’avait jeté en prison pour près de huit mois.


Agbor Balla Biya Paul
Agbor Balla ett Paaul Biya – capture photo

 

Sa déclaration survient après que le président Biya, au pouvoir depuis le 6 novembre 1982, ait publié sur Twitter et Facebook le 7 mai 2019, un message semblable à un évangile de pardon à ses compatriotes. « L’essentiel aujourd’hui est de pardonner et d’oublier, de travailler ensemble pour atteindre un objectif commun. Nous ne pouvons pas, à la fois, regarder vers le futur et vivre dans le passé. Le pardon mutuel est la voie vers une paix durable », a déclaré le dirigeant âgé de 86 ans dans un tweet.

Interrogé samedi 11 mai 2019, Agbor Balla s’est montré attentif à l’appel du président Biya au pardon mutuel comme moyen de parvenir à une paix durable, affirmant qu’il n’était pas vengeur et qu’il n’avait donc rien contre le président Biya.

« Je ne suis pas un vengeur. Pendant que j’étais en prison, j’avais pardonné à quiconque faisait quelque chose de mal contre moi. Avant de quitter la prison, j’avais pardonné à tout le monde ; même certains de ceux qui étaient mes plus grands critiques et ceux qui m’ont insulté. Je défends certains d’entre eux. Je suis toujours ouvert au dialogue. Donc, je n’ai rien contre M. Biya parce que si vous ne lui pardonnez pas, vous ne pourrez pas continuer en tant que personne », a déclaré Balla.

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« Nous devons donc voir la bonne foi du président. Il a besoin de suivre le débat et d’aller au-delà de la rhétorique, des tweets pour gagner l’esprit et le cœur des gens. Nous avons perdu confiance en lui et nous avons besoin de lui pour restaurer cette confiance. Ce ne sera pas seulement fait par les tweets. C’est un pas dans la bonne direction, mais il reste encore beaucoup à faire », a déclaré l’avocat des droits de l’homme.

Agbor Balla a été arrêté le 17 janvier 2017 avec le docteur Fontem Neba, secrétaire du Consortium, peu de temps après que le CACSC dirigé par eux ait été interdit par le ministre de l’Administration territoriale du Cameroun à l’époque. Il a été maintenu en détention jusqu’au 1 er septembre 2017, date à laquelle il a été libéré, en même temps que des détenus arrêtés en raison de ce que l’on appelle désormais la crise anglophone.

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Durant son séjour en prison, il a été inculpé en vertu de la loi de 2014 sur la répression des actes de terrorisme et a comparu devant le tribunal militaire condamné à la peine maximale. Aujourd’hui, il a pardonné à tous ceux qui lui ont fait du tort et appelle également ceux à qui il aurait pu faire du mal par ses actions et son inaction à le pardonner.


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