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Patrice Nganang : « Mon problème avec Richard Bona est que son niveau est trop bas » (Tribune)

Nganang Bona

L’écrivain américano-Camerounais Patrice Nganang s’attaque à son compatriote Richard Bona. L’homme de lettre accuse ce mercredi 15 mai, le musicien et chanteur de ne pas « être là ou le peuple camerounais se trouve ».


Nganang Bona
Patrice Nganang et Richard Bona – DR

TRIBUNE : Comme la plupart des ainés intermédiaires – c’est à dire des gens trop habitués à envoyer leurs cadets leur acheter la cigarette – la moindre critique les fait croire qu’on les hait, bref qu’il y’a des ressentiments en jeu : haine, jalousie, envie, famine, envie de se faire aider, etc. Ou alors qu’on est bête, cancre, etc. Très mauvais reflexe, trop mauvais reflexe de gens qui au fond n’ont aucune réelle éducation politique, habitues qu’ils ont été au pays à attendre tout de l’Etat, sinon des aines, des vrais, ceux-là – les Mongo Beti et autres, qui sont déjà morts. Vous comprenez que pour moi le niveau de Richard Bona est trop bas, car le niveau, et ce que je et nous attendons de lui, a déjà été posé par ce lui-même qui lui a trouve du travail aux Etats-unis, et qui lui a trouvé un appartement à New York, qui l’a donc littéralement sorti du néant, Harry Belafonte. Le voila en photo, à plusieurs marches, Harry Belafonte, marches pour la libération de son peuple, et aujourd’hui encore, malgré son âge avancé, il est encore sur le terrain – en train de marcher quand il le faut, de prendre la parole quand il le faut, pour défendre les supplicies. Il ne le fait pas par des Facebook à la con entre deux avions, non, il marche dans la rue, il risque sa vie, et comme j’ai dit, a financé Martin Luther King du vivant de celui-ci, car comme nous savons tous, Martin Luther King n’avait autrement aucun boulot rémunérateur – vivait donc de la bonté de la communauté noire.

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J’ai dit :

1) Bona doit répondre de sa bamiphobie dont je suis au courant de plusieurs sources et multiplier des insultes contre un Bamileké, moi, sans me nommer – reflexe sardinard ! – ne va pas l’y aider, bien au contraire,

2) il doit, je n’ai pas dit peut, j’ai dit qu’il doit, car c’est une obligation morale et artistique, exprimer son soutien aux artistes persécutés au Cameroun – Valsero, Joel Dzeuga, Conrad Tsi, Alain Ngono alias Faucon – et il ne l’a jamais fait.

3) il doit, je n’ai pas dit peut, il doit être la où le peuple camerounais se trouve, c’est-à-dire dans la rue, et, oui, marcher, car taper la guitare ne suffit plus.

4) Eh bien comme il a Bonifié Gregoire Owona, ministre du tyran, j’attends évidemment qu’il bonifie les Ambazoniens, car alors chacun saura qu’il est véritablement pour la liberté.

Y’en a marre de la fainéantise, car il n’est pas le seul à avoir une boite de nuit à New York. De nombreuses personnes en ont aussi, des Africains, et qui voient des gens passer, se saouler, draguer les filles ou les hommes, se droguer, bavarder, etc, comme dans toutes les boites de nuit de la terre. Mais nous avons l’obligation de demander à nos ainés intermédiaires d’être sérieux, je dis bien d’être sérieux, et si personne ne lui a encore demandé d’arrêter de jouer les clowns avec son téléphone cellulaire, eh bien je le fais. Y’en a marre de la fainéantise. Pour ce qui est des ressentiments, honnêtement je n’ai aucun album de Richard Bona dans ma discothèque, ni morceau dans ma playlist, ni même sa musique dans mes instruments, donc il m’est autrement parfaitement indiffèrent, artistiquement parlant. Je n’écoute pas du tout, pour résumer. Bona voulait l’honnêteté, la-voila que je lui sers. Une seule chose compte pour moi: le 18 mai, Richard Bona est attendu à Paris. Le billet d’avion coute $700, et je suis sur que ce n’est pas ca qui va le dépasser, vu que plusieurs personnes vont quitter les USA, le Canada, pour Paris. Comme moi. Trêve de fainéantise! Le temps est à l’action.

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