Le drame s’est produit le 20 mai 2019 dans la localité de Muyuka, région du Sud-ouest.
Si les circonstances de cet incident funeste restent encore tacites, les réactions du bâtonnier Akere Muna, d’Edith Kah Walla et de Mimi Mefo ce matin du 21 mai 2019 sur les réseaux sociaux semblent donner une identité aux auteurs de cet acte abject.
Dans son message sur les réseaux sociaux, le candidat à la dernière élection présidentielle dénonce avec émotion, l’assassinat du nourrisson : « Tirer sur un bébé de 4 mois, a-t-il un sens ? Muyuka a vécu ça il y a quelques heures ce 20 mai. Voilà ce que nous sommes, un pays où certaines vies n’ont pas d’importance. Un bébé est condamné à la peine capitale, une vie non encore vécue. Tout simplement BARBARE ! », regrette l’ancien bâtonnier de l’ordre national des avocats.
Pour sa part, la journaliste Mimi Mefo, très renseignée sur l’actualité relative à la crise dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, indique que « des hommes en tenue se sont introduits au domicile d’une femme à Muyuka et ont tiré à bout portant sur un bébé âgé seulement de quatre mois ». Notre consœur accompagne son commentaire avec les photos du corps sans vie du bébé.
« Ils sont entrés de force dans la maison… abattu mon bébé qui dormait pendant que j’étais dans la cuisine… C’est l’armée qui a fait ça, je les maudis. Ces larmes que je verse ne seront pas en vain », confie la mère en sanglot, à Mimi Mefo.
À la suite d’Akere Muna, la présidente du CPP, Edith Kah Walla est montée au créneau pour condamner l’acte qu’elle semble attribuer à l’armée : « C’est au-delà de tout entendement. Un bébé ? Un bébé ? Quelle menace potentielle le bébé pourrait-il représenter ? Comment pouvez-vous confondre un bébé pour autre chose ? Dans quelles circonstances une personne, même atteinte de folie, tire-t-elle sur un bébé ? C’est trop », a réagi Edith Kah Walla.
Jusqu’ici, nul ne peut prouver avec exactitude ces allégations à l’endroit de l’armée camerounaise. Mais seulement depuis l’annonce de cet incident, c’est le silence total du côté des autorités camerounaises.