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Cameroun : L’État débloque 6 milliards de FCFA pour la Camair Co

camair co vol

Le 28 mai 2019, les nouveaux dirigeants de Camair Co, nommés la veille, ont en principe reçu un virement de 500 millions de FCFA du Trésor public camerounais. De sources autorisées au ministère des Finances, une enveloppe du même montant avait déjà été mise à la disposition de cette compagnie aérienne publique au bord de la faillite le 22 mai 2019. Le déblocage d’une 3e tranche d’un peu plus de 500 millions de FCFA est prévu au plus tard le 31 mai 2019.


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Camair-Co – capture photo

Selon nos sources, le déblocage de ce financement global d’un peu plus de 1,5 milliard de FCFA a été autorisé le 22 mai par le ministre des Finances, Louis Paul Motazé. Ce dernier avait lui-même reçu, la veille, une instruction du secrétaire général de la présidence de la République, Ferdinand Ngoh Ngoh, ordonnant le payement en urgence d’une dette de 677 millions de FCFA réclamée à Camair Co par Ethiopian Airlines. Ce partenaire assure la maintenance de certains aéronefs de la compagnie aérienne camerounaise.

En plus de l’apurement du tiers de la dette réclamée par Ethiopian Airlines, selon un accord passé entre ce partenaire et Camair Co, l’enveloppe mise à la disposition du transporteur aérien public camerounais servira à la location de deux aéronefs (un Boeing 737-500 et un Embaer). Selon un état des dépenses envoyé le 21 mai 2019 au ministre des Finances par son homologue des Transports, devenu PCA de Camair Co dans la foulée, ces financements serviront également à la formation de deux équipages sur le module Q400 (l’entreprise dispose déjà d’un Bombardier Q400 et ambitionne d’acquérir un 2e appareil), et à l’apurement des dettes de carburant réclamées par l’opérateur pétrolier Tradex et la compagnie aérienne Walya, auprès de laquelle Camair Co a loué un aéronef tout au long du mois de mars 2019.

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Mais de manière globale, révèlent des sources proches du dossier, c’est une enveloppe totale de 6 milliards de FCFA que l’État camerounais se prépare à injecter dans cette compagnie de transport aérien dont il contrôle 100 % du capital social. Afin de mobiliser ce financement susceptible de redonner à Camair Co un rythme d’exploitation à peu près normal, le gouvernement table sur trois options, selon nos sources.

Les pistes de mobilisation des ressources

Il s’agit d’abord d’explorer l’option d’un emprunt auprès d’une banque panafricaine en activité au Cameroun. Elle aurait montré un certain intérêt pour le financement de la compagnie aérienne nationale, apprend-on. Ensuite, confie une source bien informée, l’État camerounais envisage la possibilité de mobiliser l’enveloppe de 6 milliards de FCFA sollicitée sur le marché des titres de la Beac, au moyen d’une émission de bons du Trésor assimilables à 52 semaines. Enfin, l’actionnaire de Camair Co n’exclut pas la possibilité d’utiliser l’excédent des offres que pourraient faire les investisseurs sur l’emprunt de 150 milliards de FCFA, en cours de mobilisation sur ce même marché depuis le 15 mai 2019 à travers trois émissions d’obligations du Trésor assimilable (OTA) de 3, 4 et 5 ans de maturité.

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Pour rappel, après une année 2018 plutôt satisfaisante, la compagnie aérienne publique camerounaise est entrée dans une zone de turbulences depuis janvier 2019, à cause d’une flotte entièrement clouée au sol (cinq aéronefs sur six) pour diverses pannes. Cette réalité a entraîné une dégradation du service sur les vols domestiques et la fermeture des destinations africaines. Face à cette baisse d’activité, corollaire d’une chute du chiffre d’affaires de la compagnie, le personnel a cumulé jusqu’à deux mois d’arriérés de salaire entre février et mars 2019.

Une perfusion financière du ministère des Finances a permis de calmer les employés qui ont récemment menacé de débrayer pour réclamer leurs salaires. À la suite, le directeur général de la compagnie, Ernest Dikoum, débauché de chez Emirates en 2016, a été limogé le 27 mai 2019. Il a été remplacé par celui qui était alors son président du Conseil d’administration, Louis Georges Nipendji Kouotou. Cet administrateur civil, 6e DG de l’entreprise en 8 ans, est appelé à sauver de la faillite cette entreprise publique déficitaire et surendettée depuis le lancement de ses activités en 2011.


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