Dans un message porté signé le 30 juillet 2019, le ministre de la justice demande aux chefs de cour d’appel de lui faire des propositions pour réduire les lenteurs judiciaires
Dans ce message porté a fuité sur les réseaux sociaux et dont l’ «urgence est hautement signalée », Laurent Esso demande aux chefs de cour d’appel des dix régions du Cameroun de lui faire parvenir leurs suggestions en rapport avec « la réduction des lenteurs judiciaires par voie législative ». Il attend d’eux entre autres « les réaménagements et amendements pertinents susceptibles d’être envisagés dans les dispositions du code de procédure pénale ».
Cette recherche des solutions du Minjustice intervient à la suite de la révolte des prisonniers entassés dans les prisons de Yaoundé Kondengui et Buea. Bien avant, il a tenté de démontrer qu’il avait tout fait à ce niveau pour qu’on n’en arrive pas là, à travers une correspondance datant de juin dernier, même s’il pointait du doigt le MRC.
Le ministre de la justice garde des sceaux est indexé depuis la survenue des mutineries dans les prisons de Yaoundé Kondengui et Buea la semaine passée. Des confrères lui ont fait porter le chapeau des tracasseries subies par les justiciables et d’autres incohérences du système judiciaire camerounais. A un journal qui avait été particulièrement virulent avec son supérieur hiérarchique, le ministre délégué Jean De Dieu Momo enverra la protestation suivante : « Je proteste énergiquement contre la une de ce journal. Le Directeur de publication doit savoir que le Minjustice n’est pas responsable de ce qui s’est passé à Kondengui. La surpopulation carcérale est du fait des prévenus devant le tribunal militaire qui ne dépend pas du Minjustice. Mais comme le tribunal militaire n’a pas une prison alors c’est la prison du Minjustice qui est utilisée »