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Tribune : « Le régime de Biya est incapable de reconnaitre que ses mauvaises politiques nous ont conduit à la dérive »

discours biya paul autre

Dans une tribune libre parvenue à notre rédaction, Wanah Immanuel Bumakor, membre du mouvement AGIR de Christian Penda Ekoka, allié de Maurice Kamto, invite ses lecteurs à comprendre la logique de paix d’un gouvernement illégitime. « Voilà pourquoi les mots comme dialogue ne figurent pas dans le vocabulaire du régime actuel. Quand bien ces mots sont utilisés, leurs sens échappent à leurs auteurs », pense le Spécialiste en études de paix et gestion de conflits. Lebledparle.com vous propose l’intégralité de l’article.


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Paul Biya discours du 10 septembre 2019 – capture vidéo

« Comprendre la logique de paix d’un gouvernement illégitime

Depuis 37 ans, le régime de Biya s’est contenté de mettre en place la stabilité, une paix abstraite, qui vise seulement à établir l’ordre et éliminer la violence sans vouloir répondre aux aspirations de sa population. En principe, le bon sens voudrait qu’un régime soucieux du bien-être de son peuple devrait s’appuyer sur cette absence de violence, créé parfois par la stabilité, pour établir les bases nécessaires pour une économie dynamique et inclusive d’une part, et qui réponde aux besoins de ses citoyens d’autre part. C’est connu que sans paix, pas développement. De même que sans développement, il n’y a pas de paix. Mais, hélas…

Il n’est donc pas surprenant de constater aujourd’hui que l’effet de la mauvaise gouvernance et l’absence de véritables stratégies de développement, ont non seulement fait régresser le Cameroun, mais a aussi radicalisé ses citoyens. Dans le triangle national comme à l’étranger, on assiste à un basculement vers la violence sans précédent. Aujourd’hui, il faut se rendre à l’évidence, l’ombre d’une guerre civile plane sur le Cameroun.

Fidèle à sa logique de percevoir la paix comme établir l’ordre et éliminer la violence, ce régime actuel, censé être au service du peuple, manque l’humilité et la lucidité nécessaires de comprendre et est incapable de reconnaitre que ses mauvaises politiques nous ont conduit à la dérive. Cette attitude à l’égard du peuple a poussé certains citoyens à se radicaliser, pensant que la violence est le seul moyen d’obtenir ce qui leur revient de droit. Ainsi, chaque fois que des Camerounais veulent revendiquer leurs droits, ce régime cherche toujours à lui opposer la violence, qui s’inscrit parfaitement dans sa logique qui trouve un alibi en la nécessité de préservation de l’ordre. Voilà pourquoi les mots comme dialogue ne figurent pas dans le vocabulaire du régime actuel. Quand bien ces mots sont utilisés, leurs sens échappent à leurs auteurs.

Le dialogue demeure cependant l’une des voies recommandées pour parvenir à une paix durable. Cette approche invite toutes les parties prenantes, surtout celles qui sont censées représenter le peuple, à travailler à la mise en place de mesures qui profiteront à tout le monde. En effet, la raison d’être d’une élection est de permettre l’accession aux affaires à des dirigeants qui seront à même d’offrir des services de meilleure qualité au peuple et d’appliquer les bonnes pratiques de gouvernance pour éviter que les intérêts d’un groupe ne soient favorisés au détriment de ceux des autres. Oui, l’État doit veiller à l’équité, car personne n’est au-dessus de la loi, y compris ceux qui nous gouvernent.

Malheureusement, cette façon de faire est bien étrangère à un régime illégitime. Compte tenu du fait que son pouvoir n’émane pas du peuple, celui-ci ce doit tout mettre en œuvre pour imposer ses décisions aux citoyens, même si cela signifie appliquer des lois injustes. Le but ultime de ce groupe est la défense de ses intérêts par tous les moyens. La raison qui peut pousser des dirigeants à préférer d’établir l’ordre par la force (paix négative, susceptible de générer des frustrations et à la violence) au dialogue (paix positive, favorable à la prospérité et à l’instauration d’une paix durable), c’est son illégitimité. Un régime illégitime fera donc pour mettre en place un code électoral qui sera exclusivement en sa faveur.

C’est dans ce contexte que le Professeur Maurice KAMTO et son fidèle allié Christian PENDA EKOKA du mouvement AGIR ont émergé comme ce trouble-fête qui selon le régime a franchi la ligne rouge en osant le qualifier d’illégitime. Fidèle à sa méthode, ce dernier a réagi exactement comme le ferait tout bon régime illégitime, coupable d’avoir volé la victoire de Maurice KAMTO. La peur et la panique sont toujours dans le camp des voleurs parce qu’ils savent qu’un jour, ils seront rattrapés par leurs faits. Honte à vous !

Les Camerounais doivent comprendre que le moment est venu pour eux d’AGIR et de reprendre le contrôle de leur pays. Si nous ne nous débarrassons pas de ce régime, la situation pourrait empirer. Un régime qui ne se soucie pas de ses citoyens ne pourrait pas agir dans le sens de leur développement, ni être capable d’écouter leurs griefs. J’espère que la corrélation entre la paix et le développement aidera les Camerounais à comprendre que nous, le peuple, devons mettre des dirigeants qu’il faut à la place qu’il faut pour créer un meilleur environnement dans lequel les citoyens seront véritablement épanouis et les impliquer au développement de leur pays ».

Pour approfondir :   Denis Nkwebo : « Um Nyobe, Ernest Ouandié, Ossende Afana, Félix Roland Moumié ne sont pas morts pour leurs communautés »

Wanah Immanuel Bumakor*

Porte-parole du mouvement AGIR,

Spécialiste en études de paix et gestion de conflits.

Wanah Bumakoh


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