Claude ABE, Pr en Anthropologie-Sociologie à l’Université Catholique d’Afrique Centrale, a été l’invité de la matinale d’ABK Radio. Avec Luc Ngatcha, l’universitaire s’est exprimé sur le grand dialogue national qui aura lieu à la fin du mois de septembre.
Le dialogue portera uniquement sur la crise anglophone. « Tel qu’il a été annoncé par le Président de la République, on ne pourra pas parler d’autre chose que de la crise anglophone lors de ce dialogue », précise Claude Abé.
La légitimité du premier ministre comme modérateur du dialogue.
« On peut renforcer la médiation de ce dialogue par deux autres acteurs. L’idéal aurait été que le médiateur du dialogue soit totalement neutre. Le Premier Ministre est un membre du pouvoir en place. Donc, c’est le pouvoir en place qui est en même temps Juge et partie », pense le Pr Claude ABE, sur ABK Radio. « Même si on a l’impression qu’il s’agit d’un congrès élargi du RDPC, on n’a pas besoin de délocaliser la tenue du Dialogue National », ajoute le Sociologue.
Il souhaite la libération de certains acteurs pour la bonne marche du dialogue. « Ceux qui n’ont pas commis de crimes contre l’état, doivent être libérés pour qu’on aille à ce dialogue dans un climat de sérénité. Mais en même temps, les conditions posées par certains doivent être prises comme étant des éléments qui doivent être mis en agenda dans le Dialogue. Poser des conditions est une façon de refuser d’aller au dialogue », propose Claude Abé.
« Pour la bonne tenue de ce Dialogue, il faudra que les uns et les autres acceptent de mourir dans leur égoïsme, dans leurs projets, pour qu’on revienne à un Cameroun qui a toujours été très admiré en Afrique », pense l’enseignant.