Il a été tabassé avant d’être brûlé au second degré par des conducteurs de motos.
L’incident s’est produit au quartier Bali, dans la nuit de samedi à dimanche 16 mars 2014. Ce jour, Moustapha Boukar, un jeune homme âgé de 33 ans, après avoir ingurgité une forte dose d’alcool décide de regagner son domicile au quartier Haut-Plateau. «J’ai aperçu deux motos stationnées sur le bord de la route et j’ai demandé à l’un des conducteurs de me déposer au quartier Haut-Plateau. C’est alors que j’ai entendu des gens murmurer «c’est lui ici». Par la suite, des personnes se sont mis à me battre et m’ont aspergé d’essence. Me voici dans cet état», raconte la victime menottée sur un lit de l’hôpital régional de Ngaoundéré et brûlée au second degré. A côté de lui, un policier veille.
Sur les lieux de l’agression, la version est toute autre. «Il a interpellé une moto, puis a voulu poignarder le conducteur qui a esquivé l’attaque. Celui-ci a de même été blessé à la poitrine. C’est pour cette raison que les moto-taximen et les riverains ont voulu le tuer», témoigne un moto-taximan. Sauf qu’à ce jour, personne n’a vu ni son collègue blessé, ni l’arme de l’agression. Selon des sources policières, Boukar avait récemment recouvré la liberté à la suite de la grâce présidentielle.
Il avait été condamné à un an d’emprisonnement ferme qu’il purgeait à la prison de Ngaoundéré. Certains n’excluent donc pas que sa tentative de meurtre soit en rapport avec sa condamnation. De fait, sa condamnation était liée à une histoire de bouteilles de vin volées dans un camion. Bien qu’il n’ait pas directement participé au vol, le butin lui avait été confié pour la vente. Interpellé pour recel, il aurait dénoncé ses complices aux enquêteurs. du coup, deux membres du gang ont été interpellés. Trois autres ont cependant échappé au coup de filet tendu par la police.
«Après sa sortie de prison, un jeune homme est venu à la maison et l’a menacé de mort si jamais ses complices décédaient en prison. Je suis convaincu que ce sont eux qui voulaient tuer mon mari. En ce moment, je ne sais pas s’il va vivre ou non», témoigne l’épouse de Boukar. A l’hôpital régional de Ngaoundéré, l’heure est cependant à l’optimisme. «Sa brûlure est au second degré. Si on le traite normalement, il peut échapper à la mort», affirme Mme Mezamo, infirmière à l’hôpital régional de Ngaoundéré.