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Cameroun : William Sollo a été entendu au TCS sur un premier dossier

Révélations explosives lors du procès de détournement de biens publics à la Camwater

Selon le journal Kalara numéro 319 en kiosque cette semaine, Jean William Sollo ancien directeur de la Cameroon Water Utilities Corporation (Camwater) s’est expliqué devant le Tribunal criminel spécial (TCS) sur l’une des multiples affaires qui l’oppose à l’Etat du Cameroun la semaine dernière.

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Jean William Sollo (c) Droits réservés

Entre 2012 et 2013, William Sollo, alors directeur général de la Camwater a été impliqué dans une affaire de détournement d’une somme de 156 millions de francs.

« Le ministère public lui reproche en fait d’avoir “facilité” la supposée distraction des fonds en cause à Iravers l’attribution de quatre marchés qualifiés de fictifs à deux entreprises : les Établissements (Ets) LMS Cameroun et LMS Cameroun Sari pour un montant total de 116 millions de francs. Il est aussi reproché à M. Sollo de n’avoir pas retenu, au moment du paiement final des factures des marchés à problème, la somme de près de 41 millions de francs versée aux LMS au titre d’avance de démarrage », relate l’hebdomadaire Kalara.

En effet, en avril 2012, Paul Biya, avait procédé à la pose de la première pierre du barrage hydroélectrique de Mem’vele dans la localité éponyme. La Camwater avait donc reçu les instructions d’approvisionner en eau potable les populations de la localité conviées à cet événement. Mais l’opération a tourné au fiasco. Les camions-citernes mobilisés n’avaient pas pu rallier le site de la cérémonie à cause du mauvais état de la route. Camwater avait été critiquée pour cette défaillance.

En septembre 2012, l’ex-DG dit avoir reçu une « information confidentielle de haut niveau » que Paul Biya allait également procéder à la pose de la première pierre du barrage hydroélectrique de Mekin en début d’année 2013. Ayant en souvenir l’échec de Mem’vele, « la Camwater avait décidé de mieux préparer sa participation à la réussite de cet événement républicain ». Ainsi, il a été instruit à la Camwater de trouver « urgemment » une entreprise susceptible de fabriquer et de livrer une « unité mobile de fabrication d’eau potable » avant la tenue de la Cérémonie de Mekin

« Nous n’avions donc pas à notre disposition des possibilités d’en prospecter d’autres que nous connaissions déjà compte tenu de l’urgence. C’est uniquement à la confirmation de la commande que la fabrication du matériel démarre », indique William Sollo dans les colonnes du journal de Christophe Bobiokono.

Répondant à deux questions de son avocat, M. Sollo affirme sans ambages que les LMS étaient légalement créées au moment des faits. S’agissant des avances de démarrage, M. Sollo déclare que, compte tenu de l’urgence, il a procédé à la signature des « prélettres commandes ». Ceci sans passer par la commission de passation des marchés de la Camwater. « Est-ce que cette procédure de prélettre commande est régulière ? », interroge son avocat. L’accusé répond par l’affirmative puis explique que les documents évoqués indiquaient la nature, la qualité, la quantité, le coût de la commande ainsi que le pourcentage des avances de démarrage.

Selon notre confrère, cette procédure permettait aux services financiers de la Camwater d’avoir une trace sur l’avance de démarrage. Mieux, la Commission des marchés de Camwater autant que le représentant de l’Armp, l’autorité des marchés publics au Cameroun ont approuvé ladite procédure au travers d’un quitus. Sans manquer de souligner que les marchés décriés ont été livrés et réceptionnés par une Commission de Camwater compétente.

Pour approfondir :   Dénis Kwebo : « Quand Maurice Kamto sera président, tous les journalistes qui ne sont pas acquis à sa cause iront en prison »

« Concernant la non-retenue de l’avance de démarrage octroyée aux LMS, M. Sollo a quelque peu indexé ses anciens collaborateurs. De fait, il explique que lorsque “les instruments de paiement” arrivaient à son niveau, les services financiers et comptables intervenant dans la chaîne de paiement devaient impérativement avoir procédé à tout ; type de vérifications. “Lorsque ce paiement est arrivé à mon niveau, tous les visas y ayant été apposés, j’ai signé le paiement. Vous voudrez bien convenir que le DG ne peut pas avoir en tête tout l’historique des paiements effectués ou à effectuer.” Son coaccusé Eugène Francis Abessolo, le représentant des LMS, a depuis procédé au remboursement du montant. L’affaire revient le 18 novembre prochain pour le contre-interrogatoire de Jean William Sollo par le ministère public. Notons que Dieudonné Maah, l’ex-directeur financier de la Camwater est également poursuivi dans ce dossier », peut-on lire dans le journal.


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