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Cameroun : Un conseiller de Paul Biya accablé au tribunal pour calomnie

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L’enquête policière et le parquet ont élargi un jeune commerçant soupçonné d’appartenir au groupe terroriste Boko Haram. L’auteure de la dénonciation, enseignante des universités et Chargée des missions à la présidence de la République, répond de ses actes suite à une plainte de sa victime. Cette dernière s’est exprimée pour la première fois devant le tribunal.

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Paul Biya (c) Droits réservés

Mabbo Bakari Mohamadou, commerçant, est-il membre de la secte terroriste Boko Haram ? Une enquête environnante menée discrètement autour du suspect et la perquisition effectuée à son domicile par la direction régionale de la police judiciaire (Drpj) du Centre ont permis d’écarter la thèse d’appartenance du commerçant à la secte Boko Haram. C’est ainsi que le dossier avait été alors classé sans suite par le parquet du Tribunal de première instance (TPI) de Yaoundé centre administratif pour faits non constitués.

Seulement, le commerçant dont l’image avait été écornée du fait des dénonciations de Mme Djuidjeu Marie, enseignante et Chargée de mission à la présidence de la République, va immédiatement traduire cette dernière en justice. Sauf que depuis l’ouverture de la procédure au TPI de Yaoundé centre administratif, la mise en cause n’a jamais comparu. Las de l’attendre, le tribunal a décidé de poursuivre le procès en donnant la parole au plaignant.

« Je poursuivais en justice pour dénonciations calomnieuses M. Keniegni Fidèle Picou. Lors des débats, le tribunal a exigé une descente à la direction régionale de la police judiciaire (Drpj) du Centre le 30 novembre 2016. C’est lors de l’enquête judiciaire que j’ai découvert que Mme Djuidjeu Marie est l’auteure desdites dénonciations ».

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C’est par cette déclaration que M. Abbo Bakari Mohamadou a ouvert son témoignage, le 13 novembre 2019. Il a expliqué que le 4 novembre 2014, il a subi une audition de 7 h à 17 h à la Drpj pendant laquelle, 9 enquêteurs lui ont appris qu’il détenait 5 armes dont 3 lourdes et 2 légères. Le récit du plaignant a consisté pour l’essentiel à confondre davantage l’enseignante d’universités en s’appuyant sur le procès-verbal (PV) de la police et sur la décision du parquet qui l’avait déclaré innocent.

À la question du ministère public de savoir sur quel élément se fonde-t-il pour accuser Mme Djuidjeu Marie comme étant l’auteur des dénonciations au centre du procès, le commerçant a présenté au tribunal, le PV de l’enquête préliminaire contenant l’audition de la mise en cause.

Il a souligné à grand trait un extrait des déclarations de cette dernière dans laquelle elle affirme : « je suis effectivement l’auteure de la plainte que vous me présentez. Je l’ai rédigée et portée contre le nommé Abbo Bakari pour trouble de jouissance, suspicion d’appartenance à la secte Boko Haram, menaces et autres. Je confirme en tous points les termes qui composent cette plainte… »

Le plaignant s’est indigné de ce que la Chargée de mission à la présidence de la République le taxe de terroriste dans sa plainte anonyme en alléguant qu’il garde toujours fermées environ 17 valises et surtout qu’il affiche sur le mur de sa maison, des photographies sur lesquelles, il apparaît en compagnie de l’ancien président libyen, Mouamar Kaddhafi, Jonas Savimbi ainsi que d’autres leaders arabes. Il a indiqué que la police n’a trouvé aucun élément compromettant dans sa maison.

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Lors de sa prise de parole, le représentant du parquet a demandé au plaignant d’apporter la preuve que l’affaire avait été classée sans suite. Selon le magistrat du parquet, ce document est déterminant pour asseoir l’accusation. Convaincu de la pertinence de l’exigence du ministère public, l’avocat de Abbo Bakari Mohamadou a sollicité un report de l’affaire. La prochaine audience est prévue le 11 décembre 2019.

En rappel dans la journée du 22 octobre 2014, Mme Djuidjeu Marie a saisi la direction régionale de la police judiciaire à travers une note d’information au sujet des activités terroristes présumées que mènerait, selon elle, son locataire Abbo Bakari Mohamadou. C’est le déclenchement d’une affaire qui va prendre des proportions inattendues et compte en ce moment deux procédures qui sont pendantes devant le TPI et le Tribunal militaire de Yaoundé.


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