La situation socio-politique du Cameroun est marquée par les multiples crises. Si le Cameroun ne s’arrête pas un instant pour chercher les solutions efficaces, la situation pourrait s’embraser.
Dans cette optique, l’intellectuel qui est un éveilleur doit jouer son rôle. C’est ce que fait Richard Makon, chercheur en science sociale et expert en développement en appelant à un apaisement du climat social au Cameroun. C’est dans une tribune libre publié sur sa page Facebook, que lebledparle.com vous propose l’intégralité.
APAISER LE CLIMAT SOCIAL…
Dans un pays fragilisé par les formes les plus virales du repli identitaire, et où la cohésion sociale est rendue difficile depuis plusieurs années maintenant, toute manifestation d’excès, dans la prise de parole publique, est regrettable et évidemment condamnable parce que dommageable.
La parole publique est un logos pharmakon, à la fois donc un remède et un poison de l’âme. Aussi, tout propos public qui ne soigne pas le corps social l’empoisonne. Et les mots peuvent être porteurs d’une charge virale des plus nocives et des plus mortelles, nous le savons tous !
Il n’y a aucun mérite dans l’invective et l’injure, aucune démonstration dans la violence et la stigmatisation. Même l’opposition la plus radicale peut s’exprimer avec correction et respect, même la contradiction la plus ferme peut-être matinée d’élégance et de finesse.
Notre ambition à tous, par ces temps difficiles, doit être de devenir tous des « médecins par la parole », en évitant les mots qui blessent, les paroles qui rabaissent, les clichés qui humilient, les catégorisations qui stigmatisent.
Dans un espace public civilisé on n’est pas forcé d’être d’accord, mais on est obligé de se parler, de se tolérer et de se respecter. C’est là que commence en réalité l’apprentissage et l’expression de la démocratie.
La cohésion nationale et la concorde républicaine, beaux visages de l’unité nationale, ne peuvent évidemment se créer et se consolider que par l’acceptation de la différence, l’éloge de la tolérance et la promotion de la diversité.