Le Ministre de l’administration territoriale a signé un arrêté scélérat, après visa du Premier Ministre, destituant sa Majesté Biloa Effa de sa fonction de Chef traditionnel sous le prétexte d’une participation à une « marche interdite ».
Apparemment cette décision n’émeut pas ses pairs Chefs traditionnels de troisième degré comme lui et même au-delà. En dehors des Majestés Célestin Bedzigui et Charles Atangana Manda aucun autre Chef à notre connaissance ne s’est prononcé sur cette destitution. Ce que semble déploré le Journaliste Paul Mahel. « Depuis qu’on a destitué un chef de 3e degré, AUCUN chef de 3e degré, à part Célestin Bedzigui, ni même d’un autre degré n’a bronché. Comment les chefs traditionnels veulent être respectés si aujourd’hui tout le monde sait qu’ils peuvent être destitués du jour au lendemain sans aucune forme de procès, par la seule volonté d’un Ministre. Ils sont tous tranquilles, sans doute soucieux du petit pécule qu’ils perçoivent désormais tous les mois », a écrit Paul Mahel sur sa page Facebook ce mardi 10 décembre 2019.
Lebledparle.com vous propose l’intégralité de la publication de Paul Mahel.
« Depuis qu’on a destitué un chef de 3e degré, AUCUN chef de 3e degré, à part Célestin Bedzigui, ni même d’un autre degré n’a bronché. Comment les chefs traditionnels veulent être respectés si aujourd’hui tout le monde sait qu’ils peuvent être destitués du jour au lendemain sans aucune forme de procès, par la seule volonté d’un Ministre. Ils sont tous tranquilles, sans doute soucieux du petit pécule qu’ils perçoivent désormais tous les mois. À tous les chefs qui sont muets et aplaventristes je vous laisse méditer ces paroles du Pasteur Martin Niemöller:
«Quand ils sont venus chercher les communistes, je n’ai rien dit, je n’étais pas communiste.
Quand ils ont enfermé les sociaux-démocrates, je n’ai rien dit, je n’étais pas social-démocrate.
Quand ils sont venus chercher les syndicalistes, je n’ai rien dit, je n’étais pas syndicaliste.
Quand ils sont venus me chercher, il ne restait plus personne pour protester.»
Ce qui arrive chez le coq, arrive aussi chez le canard ».
Franck Essi du CPP a réagi dans les colonnes du quotidien Le Jour au sujet de cette destitution. Ci-dessous, l’intégralité de sa réaction.
Sur la destitution de Biloa Effa
Nous pensons qu’il paie son engagement politique. Nous pensons que le Minat actuel est dans une logique de bâillonnement et de répression des oppositions politiques.
Cette destitution est la manifestation d’une certaine hypocrisie et d’une dérive que nous observons dans ce pays : l’engagement politique des chefs traditionnels. A partir du moment où des chefs traditionnels ont des engagements partisans, cela ouvre la porte à des dérives comme celle – ci.
Nous pensons qu’il n’est pas le seul chef traditionnel à avoir des engagements politiques et à poser des actes politiques. Il se trouve juste que lorsque c’est un chef affilié au rdpc, c’est sans conséquences. Mais il suffit que ce soit de l’opposition, il y a des représailles.
C’est dommage pour notre pays. Ça accroîtra d’une manière ou d’une autre les tensions dans le pays.
Franck Essi
Secrétaire Général du CPP