C’est depuis le 3 août 2019 que Fadjil Fewou Mussa, présenté comme étudiant à l’Université de Dschang, a été interpellé pour une affaire d’escroquerie par voie cybernétique. Il médite actuellement son sort à la prison centrale Kondengui à Yaoundé, a appris lebledparle.com du journal Kalara.
Les faits présumés reprochés à l’accusé
Si l’on s’en tient à la défense de la partie accusée, il y a un doute qui plane sur l’affaire qui oppose son client à la plaignante car « est-il un chef de gang qui extorquait d’importants fonds à ses nombreuses victimes à travers sa page Facebook avec le profil d’un européen spécialisé dans la commercialisation d’objets d’art ? Est-il le même qui a arnaqué Mme Tanga Efen Adolphine, une Camerounaise résidente au Canada ? », tels sont les griefs présumés que Fadjil Fewou Mussa a niés au Tribunal de première instance (TPI) de Yaoundé centre administratif le 5 décembre 2019.
La défense de l’accusé
Pour le mis en cause en détention à la prison centrale de Yaoundé-Kondengui, il n’est en rien impliqué dans une affaire de cybercriminalité car « c’est une fabrication des enquêteurs de la police judiciaire pour les besoins de la cause », peut-on lire dans le journal Kalara.
Le mis en cause s’est réservé de toute déclaration dans cette unité de police parce qu’il n’a pas été éclairé sur les raisons de son interpellation et bien plus, une interdiction formelle a été faite à son avocat de l’assister.
«Alors que j’avais déjà passé trois jours de disette dans la cellule, les policiers m’ont contraint de signer un papier blanc pour me permettre de rentrer en contact avec les membres de ma famille », confie l’accusé à nos confrères.
Pour sa défense, l’étudiant a expliqué qu’au moment de son arrestation, il fonctionnait avec un certificat de perte pour avoir égaré sa carte nationale d’identité. Par conséquent, des tierces personnes se seraient sans doute servies de son identité pour commettre des actes pour lesquels il est malheureusement appelé aujourd’hui à répondre.
« Il n’était plus en possession de sa carte nationale d’identité (CNI) égarée en novembre 2018. Depuis lors, il n’utilisait plus que des certificats de perte qu’il s’est fait établir respectivement à Foumbot et à Dschang », relate le N°325 du journal de Christophe Bobiokono.
Le représentant du parquet
Pour le magistrat, la plaidoirie de l’accusé vise tout simplement à se dérober à toute culpabilité puisque « l’attestation de perte brandie par le mis en cause n’a aucune valeur juridique. Ce document est un prétexte qu’il veut utiliser pour tromper la vigilance du tribunal. II a expliqué par contre que certains documents présentés par l’accusation attestent qu’il était entré en contact avec la plaignante à travers sa page Facebook avec le profil d’un européen et a reçu d’elle, d’importants fonds dans la période de 2018 à 2019 », peut-on lire dans le journal du monde juridico-judicaire.
Dame Tanga Efen victime d’abus de confiance ?
Le ministère public soutient que Fadjil Fewou Mussa a fait miroiter les promesses à dame Tanga qui sont restées dans l’idée mais « Mais les espoirs de la dame, vont s’estomper lorsqu’elle va se rendre compte de la duperie, une fois arrivée au Cameroun, alors qu’elle avait déjà perdu plus de 3 millions de francs. Une enquête ouverte permettra de mettre la main sur l’étudiant qui selon le parquet, agissait parfois sous le profil du célèbre footballeur Eto’o Fils. Jusqu’à ce jour, poursuit le magistrat, la victime n’est jamais rentrée dans ses droits », relaie nos confrères.
L’avocat de l’accusé
L’avocat de l’accusé n’a fait que corroborer le récit entamé par son client demandant sa libération lorsqu’il s’est adressé au représentant du parquet en ces termes : « Le procès-verbal de l’enquête préliminaire vous induit en erreur. L’enquêteur qui craignait d’être confondu devant la barre, a refusé de comparaître pour défendre son travail qui accable mon client. Ce policier a confectionné son rapport avec légèreté et partie pris. Il n’y a aucun lien entre la plaignante et l’étudiant », a-t-il plaidé.
Pour l’heure, nous renseigne Kalara, le verdict est attendu ce 19 décembre 2019.