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Olivier Tchouaffe : «Mathias Eric Owona Nguini est un apologiste de la dictature et du génocide.»

MEON V4

Dans une tribune libre publiée sur les réseaux sociaux, Olivier Tchouaffe, porte-parole du comité de libération des prisonniers politiques, s’en prend à Mathias Eric Owona Nguini et le taxe d’apologiste de la dictature, après son point de vue sur le débat sur « l’autochtonie » et « l’allogénie » au Cameroun sur Vision 4, il y a de cela quelques dimanches.


MEON V4
Mathias Eric Owona Nguini – capture photo

L’article 154 de la loi portant sur la décentralisation, qui stipule que le Maire de la ville qui va remplacer qui va remplacer le Délégué du gouvernement doit être un autochtone a fait débat dans le landerneau socio-politico-médiatique du Cameroun. La majorité des acteurs politiques et de la société ont rejeté en bloc cet article. D’autres par contre, n’ont pas trouvé d’objection à cet article. Parmi cette catégorie de personne a figuré Mathias Eric Owona Nguini.

Sa sortie sur Vision 4 télévision au cours d’un débat dominical, le cadre de l’émission « Club d’Elites » n’a pas du tout plu à Olivier Tchouaffe, porte-parole du comité de libération des prisonniers politiques. «prétendre qu’il est un « autochtone de Mvengue » est en réalité absurde, mais ce genre d’invention est politiquement et symboliquement significatif et dangereux. C’est dangereux car MEON est clairement un apologiste de la dictature et du génocide. Ce genre d’arrivisme sans moral est flagrant et assez répandu dans le sérail politique camerounais aujourd’hui, surtout quand il réduit cyniquement la crise anglophone à un problème d’autochtone pour justifier les massacres de milliers de nos compatriotes (13 000 au dernier décompte du Congrès américain) par le régime de Yaoundé dans les régions Anglophones», déclare Olivier J. Tchouaffe.

Lebledparle.com vous propose l’intégralité de la tribune.

MEON et l’invention de l’autochtone

Lors d’un récent débat sur Vision 4, M. Mathias Éric Owona Nguini, également connu sous le nom de MEON, a déclaré être un « autochtone de Mvengue » (le village d’où est originaire son père le Pr. Joseph Owona, situé dans le Sud du Cameroun). Nous devons admettre que MEON est une curiosité pour moi et Joël Didier Engo qui se trouve être le président du CL2P. Il est une curiosité parce que nous ne sommes pas des étrangers par rapport à MEON, même comme il pourrait également dans son mode de raisonnement d’aujourd’hui nous identifier comme des étrangers, voire des allogènes.

En effet, nous appartenons clairement à la même génération, sommes issus du même milieu social ayant d’ailleurs eu à nous fréquenter pendant des années comme voisins au quartier Bastos de Yaoundé (pour Joël Didier Engo), et avons suivi un parcours académique comparable.

Il est alors très curieux que MEON sous nos yeux invente littéralement, à des fins politiques, une nouvelle tradition. MEON est comme nous et nous sommes tous de Yaoundé malgré nos villages établis respectivement dans différentes régions du Cameroun, voire la même que la sienne . Si nous devions donc revendiquer l’autochtonie, nous sommes tous des autochtones de Yaoundé.

Par conséquent, prétendre qu’il est un « autochtone de Mvengue » est en réalité absurde, mais ce genre d’invention est politiquement et symboliquement significatif et dangereux. C’est dangereux car MEON est clairement un apologiste de la dictature et du génocide. Ce genre d’arrivisme sans moral est flagrant et assez répandu dans le sérail politique camerounais aujourd’hui, surtout quand il réduit cyniquement la crise anglophone à un problème d’autochtone pour justifier les massacres de milliers de nos compatriotes (13 000 au dernier décompte du Congrès américain) par le régime de Yaoundé dans les régions Anglophones.

L’invention de MEON sur l’autochtonie représente en cela un idéal plutôt très dangereux et criminogène: la prétendue défense des supposés autochtones contre de soi-disant millions de Bamilékés envahisseurs qualifiés d’allogènes dans leur propre pays. Ce dogme de l’autochtone théorisé depuis la constitution de 1996 par la dictature de Paul Biya fait partie de la montée en puissance de la politique ethno-fasciste avec la transmission dans le cas de MEON (presque de père en fils) d’un dangereux héritage symbolique et politique.

En effet cette notion d’autochtonie est clairement inventée comme le mythe structurant la pensée du régime Biya.

Un mythe que des gens comme MEON aident à faire répandre via l’idéologie et les médias, pour enfermer définitivement les gens dans un conformisme tribal ethno-fasciste. MEON est connu pour intellectualiser la merde de taureau et obtenir sans effort la reconnaissance et le statut social conférés par le régime qu’il défend. Un régime connu pour fonder ses politiques exclusivement sur le « Bull Shit » qu’il invente frénétiquement depuis 37 ans. Parfois, c’est de la merde actuelle, parfois c’est de la merde historique, mais c’est toujours la merde.

De plus, avec la construction des autochtones, MEON canalise à la fois un sentiment de supériorité et de soumission. C’est la soi-disant idée des indigènes comme figure de l’impuissance et l’inévitable vengeance de l’impuissant contre le colonisateur «envahisseur». La vengeance de l’impuissant ici est d’être plus intelligent que l’intelligent, plus violent que le violent, plus puissant que l’envahisseur colonisateur. Les autochtones deviennent de la sorte ceux qui sentent qu’ils ont moins de contrôle sur certains aspects de leur vie qu’ils le souhaiteraient, qui sentent à un moment ou à un autre que les « envahisseurs » sont plus puissants qu’eux, ce qui est injuste. Dans ce cas, cela justifie et devrait systématiquement justifier la dictature et la violence de l’État.

Dans un pays riche en diversité comme le Cameroun, nous devons pratiquer ce que Achille Mbembe appelle «l’éthique du passant», qui est l’idée que nous ne sommes pas déterminés par d’où nous venons mais par qui nous rencontrons sur le chemin et nos capacités pour réaliser de grandes choses à l’avenir. C’est une philosophie qui regarde en avant plutôt qu’en arrière avec l’audace de l’espoir. Par conséquent, plutôt que l’essence fixe chimérique, nous devons embrasser notre capacité d’auto-expérience et d’auto-transformation.

Dr. Olivier J. Tchouaffe, Porte-parole du CL2P

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