Laissant de côté les crédos et canons qui font la base de leur spiritualité, les adeptes de différents groupes religieux réunis au sein de l’ACADIR (Association Camerounaise pour le Dialogue Inter-Religieux) ont décidé d’occuper les premiers rangs pour un retour de la paix au Cameroun.
Ebolowa, cité du vivre ensemble, ne pouvait pas demander mieux qu’accueillir le séminaire de formation de cette trentaine d’ambassadeurs de la paix (chrétiens et musulmans pour la plus part), surtout en ces temps où des discours haineux et tribalistes polluent le quotidien.
Partis du constat selon lequel Bible, Coran et autres textes dits inspirés n’enlèvent en rien à l’homme son appartenance à la grande famille d’Adam et Eve, ils sont parvenus à une conclusion : Si nous sommes tous frères et sœurs d’un même ancêtre, pourquoi toutes ces disputes et rivalités, quand on sait en plus que l’homme est poussière et qu’il retournera tôt ou tard à la poussière.
Sous la conduite des facilitateurs Justin Ndongo et Michèle BAKELAK du PAYNCoP (un programme rattaché au Système des Nations Unies), les participants sont passés par multiples cas pratiques de frustrations pour parvenir à la tolérance de l’autre et tirer les leçons à dispenser dans leurs différentes communautés une fois retournés.
Il est entendu qu’être ambassadeur de la paix est une mission à plein temps car en temps favorable ou non, il faut « semer » la graine de la tolérance qui fait germer la paix.
Et pour l’abbé Emmanuel njadkomo, Président régional de l’ACADIR/sud : « notre souhait est que les conflits que notre pays a connu arrivent à leur fin. Les religions ont des adeptes et sont en général le creuset de l’éthique et des valeurs morales, si nos fidèles sont gagnés, alors on peut espérer que le message va se répandre dans les familles et dans la société. »
A quelques semaines seulement des élections législatives et municipales de février 2020, on ne peut que souhaiter du succès à cette initiative fort louable.