De retour des congés de Noel, le Père Ludovic Lado renoue avec ses chroniques hebdomadaires à la lumière des textes que l’Eglise catholique propose à ses fidèles pour la méditation.
Pour la première chronique de l’année 2020, le Jésuite revient sur le débat de l’autochtonie qui a fait jaser au sein de l’opinion nationale s’appuyant sur le projet de loi sur les collectivités territoriales décentralisées. « Que la lumière du Christ pénètre dans nos cavernes de l’autochtonie pour les faire exploser. Mais surtout remarquons que les mages qui ont découvert cette lumière du Christ qui nous ouvre à l’universel évite le chemin qui les ramènerait à Hérode : « Mais, avertis en songe de ne pas retourner chez Hérode, ils regagnèrent leur pays par un autre chemin. » (Évangile). Hérode symbolise Paul Biya et son régime qui mènent le Cameroun par de mauvais chemins. Complètement obsédé par son pouvoir auquel il s’accroche à tout prix. Hérode est mal intentionné dans ses initiatives et use de la ruse. Mais il oublie que Dieu est plus rusé que lui. Comme les mages, Dieu avertit les Camerounais de ne pas reprendre en 2020 le chemin qui les ramène à Paul Biya et son régime, mais plutôt d’embrasser l’esprit de l’hymne national qui est divin : « Que tous tes enfants du nord au sud, de l’est à l’ouest soient tout amour, Te servir que ce soit leur seul but, Pour remplir leur devoir toujours. » Que dans l’esprit de l’épiphanie, chaque Camerounais puisse circuler du nord au sud, de l’est à ouest en se sentant partout chez lui et en partageant avec les autres ce qu’il a de plus précieux. Les mages ont choisi d’obéir à Dieu plutôt qu’à Hérode », déclare Ludovic Lado.
Son vœu pour l’année 2020, est le boycott actif du double scrutin municipal et législatif de février prochain. « Les Camerounais ont le choix entre obéir au faux dieu d’Etoudi et obéir au vrai Dieu pour sauver le Cameroun. Jadis la désobéissance de mages sauva la vie de l’enfant Jésus. Dans un élan patriotique, que l’année 2020 soit la grande année de la désobéissance civile au Cameroun pour barrer la route aux élections du 09 février et favoriser une transition politique qui permettra de reformer les institutions et remettre le Cameroun sur le chemin de la démocratie, de l’unité, de la paix et du travail. Voilà le vœu qu’en conscience et devant Dieu je formule pour le Cameroun et les Camerounais pris en otage par Hérode d’Etoudi où les excès du palais se multiplient. Nous savons bien que s’est enivré avec ses convives étranges que Hérode ordonna que Jean Baptiste soit décapité. Les excès du palais font beaucoup de victimes », souhaite le Prêtre Jésuite.
Lebledparle.com vous propose l’intégralité de la chronique.
CHRONIQUE DOMINICALE 05-01-2020
LES MAGES N’ETAIENT PAS AUTOCHTONES
« Que tous tes enfants du nord au sud, de l’est à l’ouest soient tout amour, Te servir que ce soit leur seul but, Pour remplir leur devoir toujours. » dit l’hymne national du Cameroun. » Le concept d’autochtonie n’est pas chrétien. Alors que le Cameroun entre dans l’année 2020 couvert de la lèpre de l’autochtonie, la Parole de Dieu de ce dimanche de l’Epiphanie fait plutôt exploser les frontières pour célébrer l’unité spirituelle de toute l’humanité. D’abord inscrit dans la Constitution de 1996, le concept d’autochtonie qui vient de faire son entrée dans le code de la décentralisation récemment adopté par le RDPC incarne désormais la misère spirituelle du régime Biya. Les chrétiens doivent cependant se souvenir que les mages n’étaient pas autochtones : « Or, voici que des mages venus d’Orient arrivèrent à Jérusalem et demandèrent : « Où est le roi des Juifs qui vient de naître ? Nous avons vu son étoile à l’Orient et nous sommes venus nous prosterner devant lui. » (Evangile) Ils sont venus d’Orient pour se prosterner devant ce « roi des Juifs » qui va bientôt refuser d’être enfermé dans sa judaïté pour s’ouvrir à l’humanité et partager avec elle sa richesse, celle de l’amour sans frontières.
L’épiphanie c’est justement la manifestation du Christ à tout l’univers et tout être humain : « Ce mystère, c’est que toutes les nations sont associées au même héritage, au même corps, au partage de la même promesse, dans le Christ Jésus » (deuxième lecture). Jésus Christ bien que de souche juive, ne vient pas s’imposer mais pour inviter chaque culture à sortir d’elle-même, à transcender ses limites pour le grand festin du donner et du recevoir qui opérera la réconciliation spirituelle de l’humanité. La preuve est que les rois-mages ne viennent pas les mains vides : « Et voici que l’étoile qu’ils avaient vue à l’orient les précédait, jusqu’à ce qu’elle vienne s’arrêter au-dessus de l’endroit où se trouvait l’enfant. Quand ils virent l’étoile, ils se réjouirent d’une très grande joie. Ils entrèrent dans la maison, ils virent l’enfant avec Marie sa mère ; et, tombant à ses pieds, ils se prosternèrent devant lui. Ils ouvrirent leurs coffrets, et lui offrirent leurs présents : de l’or, de l’encens et de la myrrhe.» (Évangile).
Oui, « ils se réjouirent d’une très grande joie » ! Partageons cette joie de découvrir la richesse humaine et spirituelle des autres. En effet, quand j’ouvre mon cœur à la richesse de l’autre je m’enrichis et devient plus radieux parce que la lumière de l’autre vient s’ajouter à la mienne et l’intensifie : « Alors tu verras, tu seras radieuse, ton cœur frémira et se dilatera. Les trésors d’au-delà des mers afflueront vers toi, vers toi viendront les richesses des nations. » (1ère lecture). La lumière du Christ ne vient pas éteindre celle des autres cultures, mais l’intensifier et rendre toute l’humanité plus radieuse. Tandis que l’autochtonie enferme et appauvrit, l’épiphanie ouvre et enrichit.
Que la lumière du Christ pénètre dans nos cavernes de l’autochtonie pour les faire exploser. Mais surtout remarquons que les mages qui ont découvert cette lumière du Christ qui nous ouvre à l’universel évite le chemin qui les ramènerait à Hérode : « Mais, avertis en songe de ne pas retourner chez Hérode, ils regagnèrent leur pays par un autre chemin. » (Évangile). Hérode symbolise Paul Biya et son régime qui mènent le Cameroun par de mauvais chemins. Complètement obsédé par son pouvoir auquel il s’accroche à tout prix. Hérode est mal intentionné dans ses initiatives et use de la ruse. Mais il oublie que Dieu est plus rusé que lui. Comme les mages, Dieu avertit les Camerounais de ne pas reprendre en 2020 le chemin qui les ramène à Paul Biya et son régime, mais plutôt d’embrasser l’esprit de l’hymne national qui est divin : « Que tous tes enfants du nord au sud, de l’est à l’ouest soient tout amour, Te servir que ce soit leur seul but, Pour remplir leur devoir toujours. » Que dans l’esprit de l’épiphanie, chaque Camerounais puisse circuler du nord au sud, de l’est à ouest en se sentant partout chez lui et en partageant avec les autres ce qu’il a de plus précieux. Les mages ont choisi d’obéir à Dieu plutôt qu’à Hérode.
Les Camerounais ont le choix entre obéir au faux dieu d’Etoudi et obéir au vrai Dieu pour sauver le Cameroun. Jadis la désobéissance de mages sauva la vie de l’enfant Jésus. Dans un élan patriotique, que l’année 2020 soit la grande année de la désobéissance civile au Cameroun pour barrer la route aux élections du 09 février et favoriser une transition politique qui permettra de reformer les institutions et remettre le Cameroun sur le chemin de la démocratie, de l’unité, de la paix et du travail. Voilà le vœu qu’en conscience et devant Dieu je formule pour le Cameroun et les Camerounais pris en otage par Hérode d’Etoudi où les excès du palais se multiplient. Nous savons bien que s’est enivré avec ses convives étranges que Hérode ordonna que Jean Baptiste soit décapité. Les excès du palais font beaucoup de victimes.
Bon dimanche et à dimanche prochain !
Ludovic Lado, Jésuite !