Le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) et l’Organisation météorologique mondiale (OMM) viennent de publier un nouvel état des lieux de l’effet du Protocole de Montréal. Fruit du travail de près de 300 scientifiques, ce rapport est très encourageant.
La reconstitution de la couche d’ozone est en bonne voie et elle devrait être complète d’ici 2050 comme il était prévu initialement.
Il y a quelques jours, l’Organisation météorologique mondiale (OMM) annonçait que, malheureusement, les niveaux des principaux gaz à effet de serre, qui sont dans l’ordre d’importance décroissante le dioxyde de carbone (CO2), le méthane (CH4) et le protoxyde d’azote (N20), avaient atteint de nouveaux pics en 2013. La nouvelle a de quoi inquiéter car elle confirme que l’humanité est sur une trajectoire conduisant à une augmentation de 4 à 5 degrés de la température moyenne de la planète d’ici la fin du XXIe siècle.
Or, on s’accorde pour dire qu’au-delà d’une augmentation de 2 degrés la stabilité du climat n’est plus garantie, ce qui va menacer les conditions d’existence d’une bonne partie de la population de la planète. Aucun accord politique au niveau mondial ne semble pour le moment en mesure d’enrayer le processus.
Le trou de la couche d’ozone disparaîtra au XXIe siècle
En contrepoint à ce rapport alarmant, l’OMM et les membres du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) ont publié peu de temps après la première mise à jour complète depuis 4 ans des effets du Protocole de Montréal qui avait, lui, été largement ratifié en 1987 et dont la mise en place n’avait pas posé de réels problèmes. Rappelons que ce traité avait été une réponse rapide des gouvernements à la découverte en 1985 du fameux « trou de la couche d’ozone » au-dessus de l’Antarctique. Tout indiquait qu’il provenait bien des émissions de chlorofluorocarbones (CFC) utilisés comme gaz propulseur dans les aérosols, selon un scénario déjà annoncé en 1974 par les chimistes Frank Rowland et Mario Molina et découlant aussi des travaux de leur collègue Paul Crutzen. Il fallait donc réduire fortement les émissions de CFC, notamment en utilisant des produits de substitution, ce qui fut rapidement réalisé.
Le nouveau rapport de l’OMM et du PNUE indique que le bouclier qui protège la biosphère des ultraviolets nocifs en provenance du Soleil est en voie de reconstitution, et que tout semble se passer selon les projections du Protocole de Montréal qui prévoyait un retour de la couche d’ozone à son état d’avant les années 1980 à l’horizon des années 2050 au niveau de l’Antarctique et un peu avant pour les latitudes plus basses. Le trou dans la couche d’ozone qui apparaît à chaque printemps en Antarctique va donc persister encore quelques décennies.
Le rapport de l’OMM et du PNUE a été accompagné de déclarations du directeur exécutif du PNUE, Achim Steiner : « Au vu de certaines indications positives, la couche d’ozone devrait se reconstituer d’ici au milieu du siècle. Le Protocole de Montréal — l’un des traités relatifs à l’environnement les plus efficaces au monde — a protégé la couche d’ozone stratosphérique et évité l’intensification du rayonnement ultraviolet atteignant la surface de la Terre. Cependant, les enjeux auxquels nous sommes confrontés sont encore énormes. Le succès du Protocole de Montréal devrait encourager la poursuite de l’action, non seulement pour la protection et la reconstitution de la couche d’ozone, mais aussi pour le climat. Le 23 septembre, le secrétaire général de l’ONU accueillera les chefs d’État à New York afin de tenter de mobiliser les énergies en faveur du climat. La communauté du Protocole de Montréal, forte de ses réalisations concrètes, dispose de preuves solides de l’importance critique de la coopération et de la concertation au niveau mondial pour assurer la protection de notre patrimoine commun ».