Dans une tribune publiée sur les réseaux sociaux le lundi 30 mars 2020, le journaliste et activiste politique Boris Bertolt revient sur l’interpellation de Paul Biya par Maurice Kamto au sujet du Covid-19 au Cameroun. Il montre que le leader du MRC est un visionnaire qui veut éviter l’hécatombe au pays.
Lebledparle.com vous propose l’intégralité de la tribune.
Maurice Kamto est simplement un visionnaire et un homme d’état
Un homme d’Etat et un visionnaire c’est quelqu’un qui sait anticiper, prévoir et agir dans l’intérêt de son peuple. La fermeté des propos de Maurice Kamto sur la question du Coronavirus relève de sa crainte d’une hécatombe si rien n’est fait.
On vous parle de 49000 morts en Chine. Plus de 10000 en Italie. Plus de 7000 morts en Espagne. Nous avons un choix devant nous. Soit exiger de ce gouvernement et de celui qui prétend exercer les fonctions de commandant suprême de prendre ses responsabilités. Soit de mourir ou de voir nos frères, nos amis mourir.
Cette affaire sera catastrophique d’ici deux semaines. On ne peut avoir autant d’irresponsabilités à la fois d’un gouvernement et d’une population et s’attendre au meilleur. Tenez-vous tranquille, le Cameroun a rattrapé le Sénégal en terme de contaminés au Coronavirus. Or le Sénégal a pourtant eu son premier cas de coronavirus trois semaines avant le Cameroun. Vous pouvez imaginer simplement à partir d’une approche comparative le niveau de progression de l’épidémie chez nous au Cameroun.
Or au Sénégal qui est ce jour à 140 cas comme le Cameroun ça fait trois semaines et demie que les premières mesures de restrictions ont été prises (fermetures complètes des restaurants bars) interdiction des réunions et rassemblements. Une semaine après fermeture des écoles état d’urgence. D’après les témoins à 20 h même une mouche ne circule pas à Dakar. À côté de cela depuis 10 jours, Macky Sall a annoncé 1000 milliards pour les PME et 50 milliards fcfa pour l’achat des vivres alimentaires.
Pourtant le Senegal a une plus forte capacité hospitalière que le Cameroun et un meilleur système de santé avec des laboratoires aguerris qui ont fait leur preuve dans la lutte contre Ebola. C’est à dire même pour combattre la maladie ils sont 10 fois plus équipés le Cameroun.
Pendant ce temps au Cameroun même les mesures les plus élémentaires ne sont pas appliquées systématiquement. Les premières personnes qui devaient être protégées étaient le personnel soignant. Car un seul médecin ou infirmière touché c’est le Coronavirus qui gagne du terrain. Mais même les tenues de protection le Cameroun n’avait pas.
Je ne parle pas des bars qui fonctionnent toute la journée comme si le Coronavirus sortait à 18h. Les bars ouverts dans les sous quartiers dans la nuit comme si de rien n’était. Les lieux publics et autres. Les habitudes n’ont presque pas changé. Peut-être pas de confinement total ce qui serait difficile compte tenu du contexte économique mais ailleurs à partir d’une certaine heure jusqu’au matin plus personne dehors et aucun rassemblement même de deux personnes.
Quand regarde ce qui se passé ailleurs et voit comment ce gouvernement agit, Maurice Kamto a peur d’une hécatombe. Une chose est certaine des centaines de personnes sont déjà malades ont de la fièvre font la toux mais pensent que c’est le paludisme ou la migraine.
Quand on sait que le principal moyen d’affronter le coronavirus quand il n’y a pas confinement ce sont les tests massifs or même les kits étaient finis la semaine dernière avant le don du milliardaire chinois jack on comprend que nous ne sommes pas seulement mal parti. La mort plane au-dessus de tout un chacun.
Maurice Kamto tente de nous éviter l’hécatombe. C’est pourquoi il demande à Biya dont il a parfaitement connaissance de son illégitimité mais qui détient le pouvoir légal de prendre ses responsabilités. C’est cela un visionnaire, un homme d’Etat qui sait dépasser les contradictions pour se mettre au service de l’intérêt général.
Maurice Kamto doit être défendu et protégé face à ce pouvoir qui pratique la necropolitique comme mode de gouvernance et qui transforme ses compatriotes en homo saquer.
BORIS BERTOLT