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Dieudonné Essomba : « Biya ne nous a jamais dit qu’il voulait laisser le pouvoir à son enfant »

Dieudonne Essomba tv

Depuis quelques jours, un certain discours laisse entendre que Franck Biya est le potentiel dauphin de son père. Dans une tribune publiée sur les réseaux sociaux le consultant média Dieudonné Essomba se prononce sur la question d’une succession de père en fils à étoudi et s’en prend violemment aux auteurs de cette thèse.


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Dieudonné Essomba – capture vidéo

Franck Biya, prochain président : un faux débat

L’économiste statisticien affirme que « Biya ne nous a jamais dit qu’il voulait laisser le pouvoir à son enfant, et son enfant lui-même n’a jamais publiquement manifesté ce désir ». Le consultant de vision 4 justifie cette posture par le fait que le fils ainé du président de la République n’a jamais occupé une fonction politique. « Bien plus, le processus par lequel les Chefs d’Etat positionnent leurs fils en faveur de la succession, Biya ne l‘a pas fait : il ne l’a jamais nommé à un poste stratégique et ne lui a jamais permis de se constituer une clientèle propre ou un réseau d’allégeance solide », ajoute-t-il.

Le vrai problème ou débat

« Le problème fondamental du Cameroun n’est pas la succession, mais la refonte totale de son système sociopolitique. Il faut sortir de l’Etat unitaire et des « unités nationales » de Biya qui ont échoué en tout : sur le plan politique, économique sociale, ce modèle n‘offre aucun résultat probant », pense l’analyste politique.

Après Biya, tout autre personne, sauf Kamto

« La Meute de Kamto doit prendre le Cameroun au sérieux ! », s’exclame Dieudonné Essomba. « On ne va pas remplacer une bande d’incompétents par une Meute de fous », ajoute-t-il.

Lebledparle.com vous propose l’intégralité de la tribune.

LES SOUTIENS DE FRANK BIYA

On n’a jamais compris ce que veut exactement la racaille qui se réclame de Kamto. Sans que personne ne l‘ait jamais envisagé, voilà que ces gens nous fabriquent un successeur au Président Biya, en la personne de son fils.

Biya ne nous a jamais dit qu’il voulait laisser le pouvoir à son enfant, et son enfant lui-même n’a jamais publiquement manifesté ce désir.

Bien plus, le processus par lequel les Chefs d’Etat positionnent leurs fils en faveur de la succession, Biya ne l‘a pas fait : il ne l’a jamais nommé à un poste stratégique et ne lui a jamais permis de se constituer une clientèle propre ou un réseau d’allégeance solide.

D’un autre côté, nous n’avons jamais vu ce jeune homme s’agiter pour prétendre à une quelconque carrière politique.

Mais voilà que des gens nous engagent une campagne agressive, fondée sur la provocation, la menace, la suspicion, les accusations gratuites et l’affabulation, pour nous convaincre que Biya est mort et qu’il existe un complot pour instaurer son fils comme le prochain Chef d’Etat.

Et cette conviction est tellement partagée dans cette Meute que tout appel à la mesure est accueilli par eux, la gueule pleine d’écume, les cheveux redressés, les yeux injectés de sang.

Mieux, ils nous racontent qu’i y aurait eu une réunion au Palais de l’Unité, avec les officiers, l’ambassade de France et les opposants politiques, ces derniers ayant adoubé le jeune Frank en échange de postes ministériels.

Ces gens sont donc comment ?

Existe-t-il meilleure manière de positionner quelqu’un comme un candidat sérieux à la succession ? Maintenant, tout le monde parle de Frank Biya comme un potentiel successeur, alors qu’on ne dispose d’absolument rien qui montre que l’intéressé n’y ait jamais pensé !

Et progressivement, ce qui paraissait absurde et irrationnel passe désormais dans la normalité !

Avec cette campagne qu’ils font pour ce petit, qu’arriverait-il s’il cédait à ce genre d’ambition ? Il partirait avec des réelles chances, peut-être même les meilleures chances de victoire dans un paysage politique où son père contrôle tout et où les adversaires n’ont pas autant de moyen !

Il ne faut jamais dessiner le diable sur le mur, sinon il faut entrer dans la maison ! Si Frank Biya est candidat, il va gagner à la loyale ou à la déloyale, et ces agitateurs ne pourront rien. Ce sont des menteurs, des lâches et des poltrons qui n’oseraient lever le plus petit doigt !

Ils se contenteraient de vociférer leurs frustrations sur Facebook comme des âmes en peine, et les quelques rares écervelés qui tenteraient de manifester à Yaoundé s’en sortiraient avec la douleur lancinante d’un bras cassé, d’une contusion profonde ou d’un traumatisme crânien.

Non, non et non !

La Meute de Kamto doit prendre le Cameroun au sérieux !

Le problème fondamental du Cameroun n’est pas la succession, mais la refonte totale de son système sociopolitique. Il faut sortir de l’Etat unitaire et des « unités nationales » de Biya qui ont échoué en tout : sur le plan politique, économique sociale, ce modèle n‘offre aucun résultat probant.

L’unité nationale qui servait de socle idéologique au modèle est en lambeaux, le modèle ayant lui-même amplifié la compétition intercommunautaire jusqu’à un niveau explosif. Au point de générer auprès de Kamto et les siens l’étrange logique de rotation tribale du pouvoir !

On ne veut plus au Cameroun des gens qui tiennent le discours de l’unité nationale dont le but réel est de garder le contrôle total et la gestion exclusive des 5.000 Milliards du budget.

Et de ce point de vue, l’entourage de Biya, que ce soit ses collaborateurs ou ses enfants, est particulièrement mal placé : habitués au ronronnement des unités nationales, il y a de sérieux doutes qu’ils puissent disposer des moyens idéologiques et psychologiques pour mener des réformes aussi profondes.

Cela ne signifie pour autant pas qu’on va mettre n’importe qui à Etoudi : il n’y aura pas à Yaoundé des gens qui hiérarchisent les communautés camerounaises comme Kamto et sa bande.

On ne va pas remplacer une bande d’incompétents par une Meute de fous.

Dieudonné ESSOMBA

Pour approfondir :   Lettre de Patrice Nganang depuis sa cellule à Yaoundé : « … le tyran prendra la fuite »

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