Le docteur Muyembe, doyen de la lutte contre le virus Ebola en RDC est aussi responsable de la réaction contre le Covid-19, dans le pays. C’est sous cette dernière casquette qu’il est apparu dans une vidéo le 3 avril 2020, où il indiquant que son pays était favorable pour les « tests » de vaccin contre le Covid-19 sur son territoire.
Le médecin congolais de 78 ans, à l’origine de la découverte du virus Ebola en 1976, a été appelé par le président de la République démocratique du Congo, Félix Tshisekedi, pour gérer la pandémie du coronavirus. Dans sa sortie du 3 avril, le directeur l’Institut national de recherche biomédicale (INRB), de Kinshasa affirmait que « Le vaccin sera produit soit au Canada soit aux États-Unis soit en Chine. Nous sommes candidats pour faire des essais cliniques ici chez nous. Les essais de vaccination pourraient débuter en mai en RDC ».
https://www.youtube.com/watch?v=pSGNcoRbqVc&feature=emb_title
Une position qui a immédiatement suscité la colère et de vives réactions partout dans le continent. « Muyembe doit être le premier à le tester », ont lancé des adeptes de Tweeter, tandis que d’autres soutiennent : « Nous avons 65 ministres, 500 députés nationaux, 109 sénateurs… Cet échantillon est largement suffisant pour tester ce vaccin ».
Après une vague de critique et d’indignation sur la toile, le médecin est revenu sur sa déclaration : « Mes chers compatriote. Je viens d’apprendre qu’une vidéo circule dans les médias sociaux, et je l’ai moi-même visionné. Mon message de ce soir, est d’apaiser l’attention que j’observe dans la population. Mon intention en parlant du vaccin Covid-19, n’était pas d’affirmer que nous allons commencer la vaccination en RDC, sans qu’il soit testé auparavant en Amérique… »
Rappelons que tout est parti comme un poisson d’avril, le mercredi 1er avril 2020, lors d’un débat sur la LCI, chaine de télévision française d’informations en continue de TF1. Au cours des échanges entre les panélistes relatifs à l’expérimentation d’un vaccin contre le Covid-19, ces derniers ont émis l’hypothèse du continent africain comme étant un terrain propice pour les tests, arguant qu’il n’y aurait pas « de masques, pas de traitements, pas de réanimation ».
« Si je peux être provocateur, est-ce qu’on ne devrait pas faire cette étude en Afrique, où il n’y a pas de masques, pas de traitement, pas de réanimation, un peu comme c’est fait d’ailleurs sur certaines études avec le sida, où chez les prostituées : on essaie des choses parce qu’on sait qu’elles sont hautement exposées. Qu’est-ce que vous en pensez ? », suggérait Jean-Paul Mira, chef de la réanimation à l’hôpital Cochin, à Paris l’un des participants sur le plateau.