Une bonne partie des producteurs d’agrégats ont décidé de revoir les prix à la hausse pour compenser les pertes occasionnées par la crise du Covid-19 sur leurs activités.
L’information est passée quasiment inaperçue pour le grand public. Elle concerne les acteurs du secteur du bâtiment et travaux publics (BTP). Plusieurs entreprises de ce secteur d’activité ont décidé de revoir à la hausse les prix des produits issus des carrières qu’elles exploitent.
Dans un avis qu’elle adresse aux agréés, l’entreprise China Median Cameroon Company Sarl informe en effet : « en raison de l’impact de la nouvelle pandémie de Covid-19, le coût de production a considérablement augmenté, entrainant des revenus insuffisants. Pour ce fait, la société a décidé qu’à partir du 1er mai 2020, les prix des produits de notre usine seront ajustés », relève l’entreprise dans un avis aux agréés de ce secteur.
L’on apprend ainsi que l’entreprise commercialise désormais son gravier de type 15/25 à 8 000 FCFA la tonne contre 7 000 FCFA il y a quelques jours encore, soit une augmentation de 1 000 FCFA. Le gravier de type 05/15 a augmenté dans les mêmes proportions et se vend désormais à 8000 FCFA.
Quant au sable carrière, il se vend déjà à 7000 FCFA, contre 5 500 FCFA. « C’est trois types de produits sont les plus utilisés au Cameroun. Raison pour laquelle ce sont les principaux qui ont vu leurs pris revalorisés », nous indique Claude Essi, un acteur du secteur.
Hausse générale
Cette augmentation des prix des agrégats ne concerne pas que l’entreprise chinoise. Au cours de la même période, Les Carrières du Cameroun (LCC) annonçaient également, pour le 1er mai, l’augmentation de ces produits. « En réalité, China Median Cameroon Company était jusque-là l’entreprise qui avait maintenu ses prix bas. Elle n’a fait que suivre les autres exploitants de carrières qui avaient revu leurs prix depuis quelques semaines », nous souffle une source en interne.
Dans les environs de la capitale camerounaise, plusieurs entreprises exploitent des carrières. Ce sont en l’occurrence des entreprises chinoises, qui ont investi le secteur depuis près de cinq ans.
Parmi elles, les Carrières Modernes Chinoises du Cameroun (CMCC) et la Construction Engineering Compeny (CEC). Cette dernière avait ouvert un premier chantier de production de gravats à Nkometou, localité située à une trentaine de kilomètres au nord de Yaoundé, puis un autre à Nkozoa et un dernier à Akak.
Nkometou, Mbankomo…
Le groupe Razel exploite la carrière commerciale de Nkometou, à une trentaine de kilomètres du centre-ville de Yaoundé, avec une capacité commerciale de 450 000 tonnes d’agrégats chaque année essentiellement destinée à la fabrication du béton. On a également la société égyptienne Arab Contractors qui exploite la carrière par exemple la carrière d’Eloumdem I, située dans l’arrondissement de Mbankomo, banlieue de Yaoundé, sur la route reliant la capitale à la métropole de Douala.
L’arrivée de nouveaux entrepreneurs dans ce secteur d’activités longtemps aux mains des Français et des Egyptiens avait, dans un premier temps, provoqué une chute importante des prix des gravats et agrégats, qui avaient baissé quasiment de moitié. La tendance est de nouveau haussière.