Emporté hier (mardi 25 mai 2020, Ndlr) par le satané virus, il a été inhumé au domicile familial, laissant l’exaltant souvenir d’un professionnel d’exception, pionnier de la médecine sportive au Cameroun et vigie médicale de la Sélection.
Sa blouse blanche dissimulait à peine, de 1979 à 2001, le maillot de l’équipe nationale, dont il était la vigie médicale : toubib officiel et supporter inconditionnel ! Car, Michel Motaze avait, sur le banc de touche de la sélection, le cœur battant pour les victoires des coéquipiers d’Abega, de Nkono, de Milla, de Tsebo, de Kaham, Bell ou Aoudou.
Que de victoires et d’émotions : l’exquis sucré de la brillante prestation au Mundial 82 et la note salée du raté de la Can 82 en Lybie ; le pied à l’étrier de la Coupe du Monde Junior de 81 en Australie, incubateur des Mfede, Ndjonkep, Ebongue…; le sacre pionnier de la CAN 84 où le sourire radieux du Dr Motaze irradie la photo-souvenir des champions camerounais ; mille autres épopées dont la succession des trophées à la CAN et l’épopée de la Coupe du Monde 90 en Italie où, grâce au Dr vigie, Roger Milla, sensation du Mondial, était aux petits soins. Sydney et le retour de grâce des Lions en 2000 aussi.
Le cœur aussi à suivre le pouls, panser les plaies, atténuer ou anesthésier le temps d’un match les douleurs, s’assurer du rythme cardiaque normal ou débouler sur la pelouse pour relever un goleador terrassé par un rude choc. Le Dr Motaze était là, en temps de disete comme de moisson. Pour que son serment d’Hippocrate serve à procurer une forme de fer aux Lions. Pour que sa science médicale, héritée d’Imhotep soit au service de la Nation dont les Lions indomptables sont l’un des étendards. De la patrie !
Oui, Michel Motaze, en plus de cette vigilance médicale sur le banc des Lions, était l’un des pionniers d’une médecine sportive de qualité pour notre pays. Il a été aussi bien formateur que bénévole pour cette cause, étendant ses compétences à d’autres disciplines sportives dont le cyclisme, avec une implication aux côtés de l’équipe de la SNH lors de compétitions internationales.
A ce grand homme, donc, la Patrie a l’obligation d’une fière reconnaissance !