Alors que le débat au sujet de l’alternance au sommet de l’État est revenu au goût du jour depuis plusieurs jours au Cameroun, le président du Paddec Jean de Dieu Momo a tenté de démontrer au cours d’une vidéo Facebook le 30 mai 2020, qu’une nouvelle dynamique politique serait plutôt néfaste pour le Cameroun.
La sortie de la chanteuse camerounaise Charlotte Dipanda est venu relancer un débat mis aux oubliettes depuis le dernier scrutin présidentiel de 2018 ; celui portant sur la nécessité de voir une nouvelle ère prendre le pouvoir au Cameroun, après près de quatre décennies de rège de Paul Biya.
« Fo’o Dzakeu…, est le président du PADDEC, et ça n’engage que moi et mon parti. Ça n’engage pas le gouvernement de la République. L’alternance, pour moi, c’est un poison. Dans le Sultanat Bamoun, on ne parlait pas d’alternance, parce que le peuple est uni autour d’une même personne. Les chinois l’ont compris. Dans une moindre mesure, tous ceux qui ont été formatés à l’école du capitalisme individualiste n’ont pas compris», déclare-t-il.
Pour le ministre Délégué auprès du ministre de la Justice, la question de l’alternance est davantage entretenue par des gens qui ne sont pas Camerounais.
«Monsieur Paul Biya a gagné un mandat de 7 ans, et j’entends des gens qui mènent des consultations pour savoir s’il va vivre pendant 7 ans, des gens qui mènent des consultations pour savoir avec qui il faut le remplacer. Et ces gens-là ne sont même pas de chez-nous. Pourquoi ils sont intéressés ? Qu’est-ce qui les intéressent dans qui va remplacer Paul Biya chez-nous. C’est une affaire interne, une affaire camerouno-camerounaise. Malheureusement, vous avez une opposition néocoloniale qui continue de penser qu’on va venir l’installer au pouvoir. En Afrique, c’est terminé ! C’est révolu ! Les peuples africains cherchent leur souveraineté. En RD Congo, vous avez vu la résistance de (Joseph) Kabila, au Burundi, vous avez vu la résistance de (Pierre) Nkurunziza. L’Afrique résiste aux conquêtes moyenâgeuses, qui ont cours encore au 21e siècle pour le contrôle de nos ressources naturelles», déclare Jean De Dieu Momo.
Comme lui, ancien opposant repenti, il appelle ses compatriotes à choisir le camp idéal pour protéger le Cameroun.
«Je jouais contre mon pays sans le savoir. J’ai vu les deux faces de la même médaille. Je crois pouvoir en témoigner. Je dois pouvoir dire comment j’ai été trompé hier, et comment je me suis libéré. Aujourd’hui, je pense qu’il est extrêmement important pour nous tous, de nous unir autour de notre pays parce que les enjeux sont là. Les enjeux, ce ne sont pas des luttes intestines, avec une opposition néocoloniale, tournée vers le service. Les enjeux, c’est comment protéger les richesses de notre sol et de notre sous-sol, c’est comment faire en sorte que nous ne soyons plus vus, uniquement comme un puits de pétrole ou un gisement de diamant ou d’or», soutien le candidat perdant aux élections locales de février 2020.