Pendant de nombreux siècles, les Africains ont été vendus comme esclaves aux puissances occidentales et le continent noir a ainsi été dépossédé d’une grande partie de sa population. Il aura fallu deux siècles pourque les eurodéputés dans un vote qui n’a guère fait l’unanimité, reconnaisse ce fait histoire comme une atteinte grave à la dignité de l’Homme.
«La vie des noirs compte », proclame le Parlement européen dans une résolution adoptée ce vendredi 19 juin 2020, reprenant à son compte le mot d’ordre «Black Lives Matter» du mouvement mondial parti des Etats-Unis contre le racisme et les violences policières.
Les élus européens déclarent également dans cette résolution, adoptée par 493 voix pour, 104 contre et 67 abstentions, que la traite des esclaves est «un crime contre l’humanité », apprend-on via le média français TV5 monde.
Une conséquence de la mort de Floyd
Cette résolution est une réponse directe aux manifestations qui se multiplient depuis le décès de George Floyd, mort asphyxié lors de son interpellation par la police à Minneapolis, aux Etats-Unis mais aussi en Europe et partout dans le monde.
Dans son texte, le Parlement «condamne vivement la mort effroyable de George Floyd aux États-Unis, ainsi que les meurtres similaires ailleurs dans le monde». Il affiche son soutien aux récentes manifestations contre le racisme et la discrimination et condamne le « suprémacisme blanc sous toutes ses formes ».
Les eurodéputés réprouvent les interventions de la police contre «des manifestants et des journalistes américains pacifiques», ainsi que la «rhétorique incendiaire» du Président américain Donald Trump.
«Le recours excessif à la force contre la foule est contraire au principe de proportionnalité », écrivent-t-ils.
Plus de 200 ans d’attente…
Pour rappel, la traite des Noirs est abolie par le Royaume-Uni en 1807, les États-Unis en 1808, et en France, par le décret du 29 mars 1815, quand Napoléon revient au pouvoir lors des Cent-Jours, confirmé par la suite par l’ordonnance royale du 8 janvier 1817 et la loi du 15 avril 1818. Cependant, ce n’est qu’en juin 2020 que l’Europe décide de reconnaître son tort et de faire amende honorable. Une longue attente qui suscite des interrogations dans l’esprit de nombreux observateurs.