Le ministre des Travaux publics, Emmanuel Nganou Djoumessi, répondait aux questions orales des élus de la chambre haute du parlement le jeudi 18 juin 2020. Cette séance lui a permis de se prononcer sur les travaux de construction de l’autoroute Yaoundé-Douala, à la traine depuis plusieurs mois.
Selon Emmanuel Nganou Djoumessi, la première section longue de 60 km et qui va de Yaoundé à Bibodi devrait s’achever le 31 décembre 2020. Compte tenu du ralentissement provoqué par la crise sanitaire actuelle, le planning pourrait être revu.
En effet, la crise du Covid-19 va générer un « glissement dont l’impact reste à apprécier », a indiqué le ministre des Travaux publics.
On s’achemine vers une troisième prolongation des délais. La première phase de l’autoroute Yaoundé-Douala, entamée le 13 octobre 2014, pour une durée de 48 mois, a déjà connu deux prolongations du délai de 12 mois, dont du 13 octobre 2018 au 12 octobre 2019 et de 14,5 mois soit du 13 octobre 2019 au 31 décembre 2020.
Par la voix du sénateur Pierre Flambeau Ngayap, la représentation nationale s’est inquiétée sur le retard accusé dans la mise en œuvre de cette autoroute qui doit relier les deux principales villes camerounaises.
En guise de réponse, le Mintp a indiqué que les retards observés sont dus à « la libération tardive des emprises par les populations, parfois plusieurs mois après le délai contractuel initial. En effet, l’on se souvient des épisodes désolants de blocage des travaux par des riverains, au motif que les indemnisations n’étaient pas encore payées. Une situation ayant parfois frisé l’incivisme ».
Dans la foulée, le membre du gouvernement a expliqué que, la modification du profil en travers de l’ouvrage n’a pas facilité le respect du calendrier de mise en œuvre.
« Le contrat commercial avait initialement prévu une route expresse en 2×2 voies avec une vitesse de référence de 90 km/h. Cependant, pour nous inscrire dans la modernisation de nos infrastructures, de manière irréfragable, nous aménageons une autoroute en 2×2 voies, extensible à 2×3 voies avec une vitesse de référence de 110 km/h ; ce qui a nécessité l’élargissement de la plateforme des terrassements, le rallongement des ouvrages transversaux, l’assainissement du terre-plein central, avec des prestations non prévues dans le contrat ; cependant, indispensables pour la fonctionnalité de l’ouvrage (mise en place des réservations pour le réseau de communication, etc.). Ces modifications ont conduit à une énorme variation à la hausse du volume de travaux à réaliser », a développé Nganou Djoumessi.