Une cour martiale nigériane a condamné à mort, mercredi, 54 soldats accusés de mutinerie (et en a acquitté cinq) pour avoir refusé de participer à une opération contre les islamistes de Boko Haram
dans le nord-est du pays, a indiqué leur avocat.
Un verdict similaire avait été prononcé en septembre contre 12 soldats qui avaient tiré sur leur commandant à Maiduguri, capitale de l’Etat de Borno (nord-est) où l’armée combat les islamistes. Les soldats en première ligne se plaignent constamment du manque d’armes et de matériel dont ils disposent pour faire face à Boko Haram dans les bastions des insurgés.
Les islamistes bien organisés et armés
Les islamistes, qui mènent une insurrection depuis cinq ans pour établir un califat dans le nord du Nigeria, possèdent des chars, des lance-roquettes et d’autres armements lourds, alors que les troupes nigérianes manqueraient même de munitions pour leurs fusils AK-47. Après la prise par Boko Haram de plusieurs villes dans le nord-est cette année, l’armée nigériane a promis de reprendre tout le territoire. La Division 7, basée à Maiduguri, a pour mission de mener cette offensive mais il a été fait mention plusieurs fois de troupes refusant de se déployer sur le terrain. Les hommes condamnés à mort mercredi faisaient partie des forces spéciales de la division chargée en août de reprendre les trois villes perdues du fragile Etat de Borno. Leur condamnation doit être approuvée par le plus haut commandement de l’armée, mais jusqu’ici, il n’y a eu aucune indication selon laquelle des hauts gradés s’opposent à la cour martiale.