Le président du Front démocratique révolutionnaire partage le point de vue de Maurice Kamto sur la nécessité d’une intervention de la communauté internationale et notamment, de l’ONU dans la crise sociopolitique qui perdure depuis quatre années en zones anglophones camerounaises.
Aimé Cyprien Olinga dans une production épistolaire datant du 26 juin 2020, s’attèle à justifier à l’aune des arguments juridiques, l’impératif d’une ingérence internationale dans le sens de mettre fin au conflit humanitaire qui prévaut les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest.
Permettez-nous d’introduire notre propos par cette déclaration restée très célèbre de l’archevêque anglican sud-africain Desmond Tutu, icône de la lutte anti-apartheid : « si tu es neutre en situation d’injustice, c’est que tu as choisi le camp de l’oppresseur ».
Nous pensons donc au F.D.R «Front démocratique révolutionnaire» du Cameroun, notre parti politique que la communauté internationale notamment l’ONU, à laquelle se sont associés des prix Nobels de la paix pour réclamer un cessez-le-feu au président Paul Biya au Nord-ouest et Sud-ouest ne voudrait pas rester silencieuse face au drame humanitaire que vivent les populations relatif à la guerre qui sévit depuis bientôt quatre ans dans ces deux régions de notre pays.
Sur le plan du droit international, la communauté internationale peut effectivement si elle le veut, imposer un cessez-le-feu au président Paul Biya. Car elle peut notamment invoquer la disposition du droit d’ingérence humanitaire qui permet d’actionner une intervention ayant pour but d’éviter un génocide ou alors d’empêcher les massacres ou les crimes de guerre au Noso. Pour le F.D.R évidemment nous ne sommes pas encore du tout favorable pour une telle intervention sur le territoire camerounais.La communauté internationale peut également voter une résolution décrétant des sanctions contre les protagonistes pour imposer le cessez-le-feu.
Elle peut aussi en accentuer la pression diplomatique sur le président et surtout en parlant d’une seule voix au sein du conseil de sécurité obtenir le cessez-le-feu ; même s’il faut malheureusement reconnaître que les nombreuses pressions exercées sur le président Biya n’ont pas permis d’infléchir jusqu’à présent sa position dans le sens de trouver une solution négociée à la crise c’est-à-dire à cette guerre.
En réalité le constat est clair et sans équivoque, les rapports contre le Cameroun s’accumulent sur le sujet et le président est demeuré imperturbable. En fait il est conscient du fait qu’il bénéficie sur le sujet du soutien ferme de certains acteurs très importants de cette communauté internationale à l’instar de la France et autres… La conséquence pour le Cameroun c’est que les différents rapports sur la situation au Noso qui a déjà causé plus de trois mille (3000) morts officiellement, cinq cent mille (500000) déplacés internes et environ quatre-vingt mille (80000) réfugiés au Nigeria voisin ne semble pas encore émouvoir l’ONU au point de susciter un débat sérieux au Conseil de sécurité dans l’optique d’adopter une résolution. Nous sommes en droit de nous poser la question de savoir si une telle inertie pouvait s’observer en pareille situation ailleurs bref si ça n’avait pas été le Cameroun, un pays d’Afrique noire. N’a-t-on pas vu des résolutions adoptées par le conseil de sécurité dans des situations moins graves que la nôtre en termes de morts et de réfugiés dans d’autres pays ?
Nous sommes meurtris de constater ces hésitations et cette atonie de l’ONU en général et du Conseil de sécurité en particulier. A l’observation, la conclusion au regard de ce constat que nous venons de faire est évidente : Ce conflit est négligé par la communauté internationale.
Le F.D.R, notre parti politique est convaincu qu’aussi longtemps que le président Paul Biya et son gouvernement ainsi que ses soutiens extérieurs n’accepteront pas de faire des concessions en ouvrant un véritable dialogue inclusif et sans tabous y compris avec les sécessionnistes armés, nous ne sortirons pas de l’impasse et notre pays ne sortira pas de cette guerre. Ce dialogue, de notre point de vue, ne doit nullement éluder les sujets tels que la forme de l’État, notamment le fédéralisme à dix Etats fédérés, la limitation des mandats présidentiels à quatre ou cinq ans renouvelables une seule fois…
Ainsi que les réformes en profondeur de notre système électoral, la mise sur pied d’une commission électorale indépendante en lieu et place d’Elecam et d’un système électoral entièrement biométrique. Enfin nous demandons aux révolutionnaires et à tous les camerounais épris de liberté de rester mobilisés, non au gré à gré ! La patrie ou la mort, nous vaincrons.