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Littérature: Raoul Djimeli présente son recueil « en attendant les jours qui viennent »

Raoul Djimeli
Raoul Djimeli (c) Lebledparle.com

Raoul Djimeli

Le recueil de poésie « En attendant les jours qui viennent » de Raoul Djimeli a été présenté au public, le vendredi 23 janvier à l’espace culturel FIIAA, sis au quartier Nsimeyong, à Yaoundé. Le public a pu partager dans un climat de convivialité les charmes de ce texte d’une profondeur inouï.

Ce premier texte de l’auteur, ouvre la voie à sa carrière poétique, mais porte déjà les marques d’une richesse singulière. À travers les quelques poèmes déjà mise en chanson par un autre jeune artiste, le gout de la poésie qui commençait à disparaitre est revenu encore plus fort ici.

En effet, « En attendant les jours qui viennent » est un recueil de poèmes. Un ensemble de textes dits par une petite voix oubliée comme beaucoup d’autres, dans un contexte dominé par  la difficulté. Ces textes disent les malheurs des jours qui passent et présentent l’itinéraire rue-tombe qui quelques fois, devient l’essentiel de la vie de jeunes africains. Notre personnage est un enfant seul. À Yaoundé où il vit dans la rue, il n’ya que les immeubles et les églises des ventrus, les voitures et les mensonges des gouvernants qui remplissent ses yeux. Toute sa génération est abandonnée à elle-même… voici comment elle se bat, en attendant les jours qui viennent. Ainsi présenté, le texte que nous offre Raoul Djimeli, est un voyage aux coins et recoins de ces villes dans lesquelles vivre est une maladie rongeuse pour certains. Dans le poème Les marcheurs,  les enfants seuls de Yaoundé sont rencontrés ici par le poète, ceux de Soweto aussi, et toute la bonne génération qui forcée par la difficulté s’en va pour Paris conquérir la rue et manger la belle vue.

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Couverture Raoul
4eme et 1ere de couverture du recueil de poésie « En attendant les jours qui viennent » de Raoul Djimeli

 

« Tu marches dans Yaoundé // Seul// Parmi la foule nonchalante// Tu marches le long des rues //

Sans faire attention // Rien d’autre ne te ressemble// Que ton ombre// Le noir hanteur// Que tu hais et qui te poursuit//

(… )»

On note dans ce texte, ce que le poète appelle le souci de « s’offrir pour cesser de souffrir.» C’est dire que le texte est d’abord un moyen de libération personnel, et qui a pour but de conquérir l’attention des autres pour exiger la prise en compte des laisser-pour comptes. Ces poèmes dans lesquelles une petite voix porte une langue douloureuse et suicidaire rappellent un peu ceux de Patrice Nganang, dont Raoul Djimeli est un fidèle admirateur. Le poète appel aussi la fatalité dans la derrière partie de son recueil -L’Appel-, qui s’ouvre justement par ces vers de Victor Hugo,

« O seigneur ! Ouvrez-moi les portes de la nuit,

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Afin que je m’en aille et que je disparaisse »

La voie que porte le personnage du texte est aussi celle du jeune enfant sans Etat. De cette âme abandonnée à elle-même qui doit pourtant exister dans la condition de Yaoundé. Et à l’enfant qui n’a pas d’Etat, et pas de famille, comment ne pas interroger les structures sociales, qui parfois font plus peur aux déshérités que la rue dans laquelle leur semble plus garantie vie.

C’est autour de ces questions que s’est achevé l’échange qui a connu une forte présence des jeunes de l’Université de Yaoundé et des membres du CLIJEC, Cercle littéraire des jeunes du Cameroun, au sein de laquelle, Raoul Djimeli officie en animateur culturel.

A la question de savoir pourquoi la rue et la révolte sont au centre de ce projet littéraire,  Raoul Djimeli répond : « Parce que la rue est au devant de la difficulté. C’est là, qu’il convient de commencer. Appeler à la conscience, à la prise en compte des « rués ». La révolte parce qu’elle est capitale. Refuser d’étouffer »

Le recueil de poésie de Raoul Djimeli est disponible par commande sur le site Edilivre.com.


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