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Paul Biya : Un nomade permanent à la tête de l’État (Tribune)

Barlerin Biya PU

Peter Barlerin, l’ambassadeur des États-Unis est arrivé en fin de séjour au Cameroun, après trois années. Il a été reçu à cet effet en audience le mardi 14 juillet 2020 par Paul Biya. Boris Bertolt, activateur politique et journaliste saisi cette actualité pour du président de la république du Cameroun, qui le présente comme un nomade permanent au sommet de l’Etat.


Barlerin Biya PU
Peter Henri Barlerin et Paul Biya – DR

Lebledparle.com vous propose l’intégralité de la tribune.

Pour affronter un adversaire il est important de le connaître et le maîtriser. L’une des caractéristiques de la gouvernance de Paul Biya c’est la gouvernance par l’absence. Ayant pleinement conscience de la désaffection qu’il suscite au sein d’une partie de l’opinion, il n’hésite jamais à manipuler et instrumentaliser les rumeurs son décès afin d’apparaître en permanence en permanence comme un immortel. Ce qui sur la longue durée construit un mythe autour de sa personne. C’est la raison pour laquelle dès l’apparition de ces rumeurs, Maurice Kamto indiquait déjà ce scénario.

Seuls ceux qui n’ont aucune maîtrise du profil de Paul Biya, des rapports de force au sein de l’appareil, des luttes de pouvoir peuvent penser un temps soit peu que le décès de Paul Biya peut être caché aux camerounais pendant deux semaines. C’est mal connaître le pays dans lequel vous vivez.

Il est très important de se cultiver quand on mène des batailles. Elles ne sont pas seulement physiques, morales ou économiques. Elles sont également intellectuelles et nécessitent dès lors une meilleure connaissance de l’adversaire et son profil afin de définir meilleure stratégie. Dans ce registre Paul Biya est un nomade à la tête du Cameroun depuis 38 ans.

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Ceux qui ont lu “ main basse sur la démocratie “ n’ont pas été surpris des réserves que j’ai très vite émis sur cette stratégie autour du décès de la pseudo mort de Paul Biya qui n’était rien d’autre qu’une distraction qui a faillit nous éloigner de l’opération Survie Cameroun.

Pour la culture des uns et des autres, voici ce que j’écrivais il y a seulement un an sur la personnalité qui révèle son style de gouvernance touristique:

Paul Biya c’est d’abord aussi un goût aisé pour la jouissance. Lorsqu’il arrive au pouvoir en 1982, le Cameroun fait partie des États prometteurs en matière de développement économique. 37 ans plus tard, l’économie est en panne. Le chômage atteint des sommets alarmants et le pays est en proie à une instabilité politique majeure.

Qui plus est, son goût pour le luxe, ses dépenses de prestige inutiles, la corruption généralisée et l’absence de vision en termes de développement ont eu raison des immenses progrès économiques réalisés par le Cameroun à l’aube des indépendances. Un homme qui ne gouverne pas son pays, mais jouit simplement de ses richesses au court de ses multiples voyages baptisés : courts séjours privés.

Parlant de ses voyages dont on ne saurait faire abstraction lorsqu’on tente de décrire ce personnage, s’il y a un aspect sur lequel tout observateur de la scène politique s’accorde, c’est l’attraction qu’exerce l’hôtel Intercontinental de Genève sur Biya. Il aime tellement s’y retrouver qu’il fût qualifié en 1995 par le journaliste français de Libération Stephen Smith de « Vacancier à la tête du Cameroun ».

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Le 2 mars 1998, alors qu’il n’avait encore que 16 ans de pouvoir, Paul Biya adresse à Schott Hebert, directeur général de l’hôtel Intercontinental de Genève une correspondance libellé comme suit : « J’ai pris connaissance avec un réel plaisir de votre mot de bienvenue lors de mon récent passage dans votre bel établissement par le même biais, vous teniez également à marquer d’un signe particulier votre joie de me recevoir pour mon 50 ème séjour à l’hôtel Intercontinental de Genève ».

Il est à noter que Paul Biya n’a pas d’avion présidentiel attitré. Lorsqu’il se déplacer voyage avec sa délégation, il est obligé de recourir à chaque fois à une location d’avion. En 2017, l’homme âgé aujourd’hui de 86 ans a effectué 4 visites au bord du lac Leman en Suisse pour un total de près de 100 jours”.

La paresse transforme facilement les individus en manipulateur et Biya est un maître de la manipulation. Il faut apprendre des expériences.

Boris Bertolt


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