Voilà des semaines que l’insuline a disparue de la circulation dans les centres hospitaliers d’Ebolowa, une situation qui ne laisse pas indifférents les malades diabétiques qui en craignent pour leurs vies.
Dans les principaux centres hospitaliers comme dans les secondaires de la ville, la remarque et les attentes sont les mêmes : pas d’insuline, on entend le « secours qui viendrait d’en haut » :
« Cela fait 4 jours que je devais prendre ce médicament. Ce matin, j’étais à 4,5 alors que la limite c’est entre 1,2 et 1,5 : donc je dois déjà être hospitalisé » : déclare un malade qui souffre du diabète depuis 15 ans ;
« Je dois aller aux toilettes presque toutes les heures : ma glycémie est montée en flèche et je fonds de plus en plus » : rajoute un autre malade aux bords des larmes.
L’hormone pancréatique se fait rare et ça urge quand on connait l’incidence que peut avoir cette maladie en cas d’évolution ou de complication.
Si certains dans cet imbroglio font recours aux traitements palliatifs qu’offrent la médecine traditionnelle dont les résultats sont parfois aléatoires, d’autres pétries dans leur intérieur ne regardent qu’au ciel pour espérer du Créateur une action miraculeuse.
Quant aux responsables des formations sanitaires publiques et privés, c’est chacun qui déclare faire des pieds et des mains pour acquérir même auprès d’autres centres et fournisseurs le précieux sésame.
« Il nous faut de l’insuline, sinon on va tous mourir », déclare un patient dont la patience à rude épreuve s’émousse petit à petit.
A Ebolowa, une fois de plus, ça urge ! Ces quelques témoignages pris au hasard nous donnent un aperçu des pleurs de ces centaines de malades venus déjà ou qui viendront dans quelques jours au habituel rendez-vous, à la quête de leur médicament, si rien ne bouge.