Lebledparle.com, CWT
Nous avons regardé avec stupeur et consternation plusieurs vidéos et images d’une violence inouïe diffusées depuis quelques jours.
Cas N°1 : Il s’agit des images de cette personne de sexe masculin, que l’on peut voir nu, la tête coupée, les deux membres supérieurs amputés. Selon les premières informations encore non vérifiées, il s’agirait d’un personnel de la police municipal de Ndop, nommé Peter Njakah Chuisih
Cas N°2 : Il s’agit de cette vidéo ou l’on peut voir une jolie jeune fille avec des yeux qui pétillent, entrain de se trémousser dans une buvette avec apparemment des amis, et qui quelques minutes après est froidement assassinée. On peut la voir gisant dans une mare de sang avec le cou tranché. Cette belle fille, la nommée Mbah Treasure aurait été froidement assassinées par des membres d’un des groupes armés actifs dans le Nord-Ouest
Cas N°3 : Il s’agit de cette autre vidéo plus récente, où l’on peut voir des images insoutenables d’une femme d’abord arrêtée, torturée, ensuite égorgée. Même un animal à égorger est traité avec plus de considération. Elle s’appellerait selon le communiqué du Gouvernement, Comfort Tumassang. Selon d’autres sources, elle serait âgée de 35 ans et mère de 04 enfants. Dans cette vidéo on peut voir des hommes robustes et des voix masculines à la manœuvre. Plusieurs sources incriminent les membres des groupes armés séparatistes présents dans le Sud-ouest.
Cas N°4 : Il s’agit de ces images d’une opération militaire qui aurait mal tourné et au cours de laquelle des militaires auraient tirés à balles réelles sur des adolescents (14 à 17 ans) à Ebanja Quaters-Tiko. Une jeune fille d’environ 15 ans est morte sur le champ, plusieurs autres sont en soin intensifs dans un hôpital de la place
1. Difficile de ne pas évoquer toutes ces personnes mortes au cours de ces deux mois d’aout et de juillet : Bassem Enow, Samuel Wazizi, Tanjoh Christopher Fon, Thomas Tangem Nganyu, etc.
En attendant le rapport de documentation encours, nous exprimons notre désapprobation et le rejet total de telles atrocités. Les atrocités que montrent ces images sont inadmissibles, inexplicables et complétement inhumaines.
La récurrence de ces violences meurtrières ne devrait plus laisser les acteurs Camerounais indifférents et passifs.
La Coalition
– Condamne, une fois de plus, sans réserve les attaques, viols, torture et l’assassinat des femmes dans le NOSO
– rappelle que la protection des civils est une responsabilité collective de toutes les parties au conflit
Au Gouvernement camerounais
– La Coalition demande de mener toutes les investigations possibles (dans le respect des règles légales en vigueur) pour retrouver les responsables de telles atrocités et de les traduire devant le juge
– La Coalition lui demande de reconsidérer la politique de pacification en cours dans le NOSO
Aux groupes armés séparatistes en activité dans le NOSO
– La Coalition leur demande de se prononcer de manière claire et sans équivoque, sur le massacre de ces femmes
– La Coalition leur demande de faire des femmes et des enfants le leitmotiv de leurs revendications
– La Coalition exige, dans leur lutte de cesser les atteintes aux droits de l’Homme dont la récurrence délégitime leurs actions.
Enfin, La Coalition appelle les pays amis du Cameroun, l’Union Africaine, l’Union Européenne, les Nations Unies à AGIR (presser, soutenir, accompagner, etc) pour la résolution de cette crise.
Fait le 14 Aout 2020
Par la COALITION DES ORGANISATIONS DE LA SOCIÉTÉ CIVILE POUR LES DROITS DE L’HOMME ET LA PAIX DANS LES RÉGIONS ANGLOPHONES ET DANS D’AUTRES RÉGIONS AFFECTÉES
Ont signé :
Le Coordonnateur National de la Coalition
- M. NFORMI Willam NGENGE, (Volunteers for the Consolidation of National Unity)
La Secrétaire Permanente de la Coalition
Mme Cyrille Rolande BECHON (Nouveaux Droits de l’Homme Cameroun)
