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 Le père de l’étudiante tuée par le sous-préfet : « Je n’étais même pas au courant que ma fille sortait déjà les hommes »

Lydie Cam

Dans une interview accordée au quotidien Le Jour, Patrice Mboma Ebemby, géniteur de Solange Lydienne Taba, « accidentellement » tuée par son amant Franck Derlin Eyono Ebanga, sous-préfet de la Lokoundje dans la région du Sud le 25 juillet 2020, se souvient le cœur brisé, des derniers instants vécus avec son unique fille dont elle dresse le portrait moral.

Lydie Cam
Solange Lydienne Taba (c) Droits réservés

Solange Lydienne Taba sera inhumée le 29 aout 2020 à Lobathal Mouanko, son village natal dans le département de la Sanaga Maritime, région du Littoral. Jusque-là, le père de la défunte, n’en revient pas : « elle se confiait plus à moi qu’à sa maman. Lydienne était enfant unique. Je prends encore son décès comme un rêve. C’est une partie de moi qui s’écroule. C’est ma petite famille qui est brisée par cette disparition », fait-il savoir dans le quotidien Le Jour.

Une nouvelle cataclysmique

Patrice Mboma Ebemby se rappelle l’annonce du décès de sa fille au moindre détail : « J’étais assis au salon. Je visionnais quand elle s’est approchée de moi. Elle me demande d’appeler le Cameroun. Moi, surpris par sa requête, je me demande ce qui se passe. J’ai directement pensé à ma maman et à ma belle-mère parce que les deux sont malades depuis quelques temps. C’est à ce moment que ma belle-sœur crie le nom de Lydienne. J’étais déjà en ligne sur WhatsApp avec sa cousine Mado chez qui elle vivait à Kribi. Celle-ci m’indique par message ‘’Tonton c’est très grave ici. Je suis avec Nick-Nick (mon épouse)’’. J’ai donc préféré l’appeler », raconte-il.

La mauvaise nouvelle a crée un choc irréparable : « Tout le monde était en pleurs. Eux de leur côté et nous du nôtre. J’ai seulement suivi dans les bribes : ‘’le sous-préfet’’. Qu’elle est sortie, elle n’est pas revenue le matin. On l’a appelée, le téléphone ne passait pas. Mon épouse me dit qu’elle a été approchée vers 13h par les gendarmes qui l’ont conduite à la morgue pour lui présenter le corps. La suite, je ne peux pas vous le dire parce que c’était pour moi une folie. J’ai piqué une crise à l’immédiat et je suis tombé. Je me suis réveillé quelques temps après entouré de voisins qui ont accouru suite aux pleurs », relate-t-il au journal d’Haman Mana.

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Une fille irréprochable

Pour le papa de la victime, elle avait de bons caractères et jouissait de sa liberté : « Une fille obéissante, disciplinée. Si l’école se terminait à 17h, elle était à la maison à 17h30. Elle a fait un stage académique il y a deux ans au Congo. Même en qualité de stagiaire, si le travail finissait à 18h, avec les embouteillages elle pouvait être à la maison au plus tard à 19h. Elle n’était pas en prison. Elle sortait sous permission. Elle aimait parfois se recroqueviller dans son coin du genre où elle est dans la chambre, alors que les autres sont tous au salon. Je lui ai dit que ce n’était pas une bonne habitude », décrit-elle sa fille soumise dans les colonnes du quotidien bleu.

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Pas de contact avec la famille du sous-préfet

Ce dernier dit avoir interdit tout contact avec la famille du présumé tueur de son unique fille depuis l’annonce du drame : « Depuis le Congo, j’avais carrément interdit aux miens ce genre de chose. Je leur ai dit que je ne voudrais aucune assise, aucun contact. Peut-être ils ont eu l’intention, mais ayant pris connaissance de ma position, ils ont dû se raviser. Sauf si ça s’est passé en cachette, on a eu aucun contact et je ne veux aucun contact avec eux », a-t-il instruit aux siens.

Pour le papa de la victime, elle avait de bons caractères et jouissait de sa liberté : « Une fille obéissante, disciplinée. Si l’école se terminait à 17h, elle était à la maison à 17h30. Elle a fait un stage académique il y a deux ans au Congo. Même en qualité de stagiaire, si le travail finissait à 18h, avec les embouteillages elle pouvait être à la maison au plus tard à 19h. Elle n’était pas en prison. Elle sortait sous permission. Elle aimait parfois se recroqueviller dans son coin du genre où elle est dans la chambre, alors que les autres sont tous au salon. Je lui ai dit que ce n’était pas une bonne habitude », décrit-elle sa fille soumise dans les colonnes du quotidien bleu.


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