Lebledparle.com, Jean Mineur ONDO
Lundi dernier, 31 Aout 2020, le chef de l’Eglise catholique en Côte d’Ivoire, le cardinal Jean-Pierre Kutwa, a déclaré la candidature du président ivoirien Alassane Ouattara à un troisième mandat «pas nécessaire».
Pour le prélat, loin de ramener la stabilité dans le pays, cette décision du président sortant est plutôt comme un clairon qui annonce le retour de l’horreur dans le pays.
En effet, dix ans après la crise née de la présidentielle de 2010, qui avait fait 3000 morts après le refus du président Gbagbo de reconnaître la victoire d’Alassane Ouattara, la crainte de violences meurtrières à l’approche du scrutin du 31 octobre gagne la quasi-totalité du peuple ivoirien qui voit là un retour à la case départ.
Pour le seul mois d’Aout 2020, les violences après l’annonce de la candidature controversée du chef d’Etat Alassane Ouattara ont fait une quinzaine de morts : un signe qui n’augure vraiment pas des lendemains radieux dans le pays.
«Je ne peux pas ne pas me tourner avec respect vers le président de la République, dont la candidature à ces prochaines élections n’est pas nécessaire, à mon humble avis…
«Son devoir régalien de garant de la Constitution appelle son implication courageuse, en vue de ramener le calme, de rassembler les Ivoiriens, de prendre le temps d’organiser les élections dans un environnement pacifié par la réconciliation…
«La vie socio-politique de notre pays aborde un virage dangereux. Au fur et à mesure que s’approche l’échéance des élections présidentielles, force nous est donné de constater la radicalisation des positions de part et d’autre. Celles-ci se sont d’autant plus accentuées depuis la déclaration de candidature du président…
«J’invite les uns et les autres à aller au dialogue et à la concertation, dans la recherche de solutions à cette crise qui n’augure pas d’un lendemain meilleur quant à l’organisation paisible des élections», déclare le cardinal d’Abidjan dans une lettre ouverte intitulée «Appel au respect du Droit dans la concertation».
Selon les statistiques officielles, la Côte d’Ivoire compte 25 millions d’habitants : hormis la religion, les partis politiques et les ethnies qui divisent le peuple, le retournement de veste du président sortant, on le craint, risque être l’étincelle qui tombe sur la poudrière.
