L’avènement des outils diversifiés du numérique a semblé être quelque chose de bien dans les habitudes professionnelles, relationnelles dans le quotidien des camerounais. Aujourd’hui force est de constater qu’ils s’adonnent à un usage non stop, au point que cela devienne une obsession.
A la question de savoir : « utilisez-vous le numérique ? » Vanessa, jeune Camerounaise, sans ambages répond oui ! Tout comme Vanessa, beaucoup d’autres camerounais (e) s, répondront par oui si la même question était posée. D’ailleurs on parle même de la génération « tête baissée ».
Tout d’abord il faut dire que ces outils numériques jouent un rôle très important dans les relations sociales et le monde du travail au quotidien. Mais il n’en demeure pas moins vrai que la majorité être attachée à ces outils numériques au point de devenir accro. Christiane, Cresence, tout comme Vanessa cité un peu plus haut disent également être accro au texto. En longueur de journée, elles sont en permanence avec leur téléphone pour échanger les messages avec les ami(e)s. D’autres Camerounais sont certainement obsédés des jeux vidéo, des films et les offres des réseaux sociaux. Ce faisant, l’usage excessif du numérique pose donc beaucoup de problème, de difficulté tout au long de la journée. Christiane par exemple souligne : « je suis tellement adepte des texto, que je ne parviens plus à distinguer le milieu dans lequel je me trouve pour répondre à mes messages ». Cresence dans le même sens dit : « ne plus se souciée de tout ce qui se passe autour d’elle, parce que le téléphone est désormais son meilleur compagnon », pire encore lorsqu’elle a la connexion internet. Elle ajoute ensuite qu’elle est également adepte des films. William quant à lui est passionné des jeux vidéo et cela a réduit considérablement son temps d’étude.
C’est le résultat d’un petit exercice effectué dans mon environnement immédiat et au regard de ces différents témoignages le constat est clair que l’usage des outils numériques est nécessaire pour le jeune, mais nuisible, dévastateur pour un usage exagéré. Les plates formes qui servent de l’image avilissante, Les réseaux sociaux (facebook, viber, whatsaap…) s’ajoutent à cette longue liste et sont devenus des hauts lieux de perversité, d’impudicité, de fantasmes inavoués. Conséquence, les jeunes font la reproduction servile de tout ce qu’ils voyent sur ces plates formes et reviennent publiés pour assouvir leur fantasme. Les faits divers relatifs à ce sujet sont légions dans nos quartiers et dans lycées et collèges. Il y a quelques jours j’ai suivis une émission radio, ou une fille se plaignait de son compagnon qui a filmé leur ébat sexuel et lui a fait le chantage de publier cette vidéo, si elle ne couchait pas avec son meilleur pote. Cela traduit à suffisance le degré croissant de décrépitude moral des jeunes. La famille en aval et le gouvernement en amont sont ainsi interpellés, parce qu’ils ont a abdiquée.
Au demeurant comment faire pour limiter le pouvoir d’attraction du numérique sur son utilisateur ? Premièrement envisager une auto–désintoxication numérique, c’est-à-dire se privé d’internet et d’appareils électroniques pendant plusieurs jours. Deuxièmement, « analyser ses habitudes ». En d’autres termes concrets faire une étude comparative entre la situation pré-utilisation et post-utilisation du numérique pour mesurer l’écart et en tirer la leçon. Assurément, la leçon est de fixer les limites raisonnables du temps d’utilisation pour se rapprocher de la situation avant l’ancrage du numérique dans nos habitudes. L’excès nuit a-t-on coutume de dire. Les bonnes choses deviennent nuisibles, lorsqu’on a abuse.
Oui pour l’usage du numérique, non pour une utilisation aggravée, plutôt favorable pour un usage modéré.
© Chancelin WABO, LeBledParle.com