A 24 ans, elle vient d’être élue Miss Cameroun, 11ème du genre. Gracile, l’air timide et le sourire irrésistible, Ngoua Nseme Jessica Lidie, à quelques jours seulement après son sacre, réalise véritablement le poids de cette couronne tant convoitée.
Des lendemains d’une soirée de consécration extraordinaire aux multiples projets qui jalonnent un mandat sinueux et stricte en passant par des critiques (pas toujours tendres) dans les réseaux sociaux, le web journal culturebene s’est rendu au siège du Comité Miss Cameroun, dans le but de recueillir les premières impressions véritables de la nouvelle Miss.
Ngoua Nseme Jessica Lidie, Bonjour…
Bonjour.
Vous préférez peut-être …
Jessica, s’il vous plait !
D’accord. Jessica, 24 ans, 1,80 m, Master 1 en Communication Evènementielle à l’Université de Douala… Que pouvons-nous savoir d’autre sur la nouvelle Miss Cameroun ?
(Elle sourit) C’est déjà assez non ? Je dirai pour poursuivre que je chante un peu, et que j’aime bien dessiner, pour le reste j’ajouterais que je suis un pur produit de Douala, j’adore le soleil et la chaleur. J’y ai vécu un peu partout mais actuellement nous résidons à la Cité SIC, pas loin de l’Université. Je suis la cinquième fille d’une fratrie de huit – j’ai cinq sœurs et deux frères-, et je suis plutôt une fille de famille, c’est-à-dire que chez nous on fait tout ensemble, et d’ailleurs tous ceux qui m’ont aidé dans ce concours en partie viennent de la maison : ma plus grande fan c’est ma grande sœur Tatiana, qui s’est occupée de ma communication avec l’aide des autres sœurs Danielle (qui ne vit pas au pays) ainsi que Gaëlle (qui vit en Malaisie et qui a constitué un fan club incroyable), Leila à Yaoundé (qui est mon soutien de base car elle est avec moi ici à Yaoundé et s’occupe de tout et s’assure que je mange et dors bien), il y a également mon grand-frère William qui est mon assistant et garde du corps, sans oublier mon père qui est très présent. Quesque j’oublie ? Voilà, et… bah du coup j’ai un peu honte de le dire mais j’aime manger, ça ne se voit pas, mais je vous assure que c’est vrai.
Rassurez-vous, vous n’êtes pas à la barre… Vous parliez tantôt de chant ?
Oui c’est ça ; je suis une passionnée de chorales, si je puis le dire ainsi.
Vous êtes élue depuis cinq jours maintenant ; c’est bon, l’émotion est passée ? Comment se sent Jessica après une telle consécration ?
(Elle souffle un peu) Je commence à réaliser, et ce chaque jour un peu plus. Mais croyez-moi, l’émotion vous paralyse, la joie est à peine supportable et vous êtes dans les nuages. C’est… En fait je n’avais pas la prétention de décrocher cette couronne surtout au milieu de toutes les autres qui ne déméritaient pas non plus. Ce n’était vraiment pas facile, surtout pendant les secondes qui ont précédé la lecture du nom de l’élue, vous avez presque de la peine à respirer. Aujourd’hui je suis très heureuse et je remercie du fond du cœur tous ceux qui m’ont soutenu depuis le départ et qui continuent de le faire.
Au-delà de cette joie, de ce bonheur peu ordinaire, vous incarnez tout de même la beauté camerounaise ; vous êtes MISS CAMEROUN ! N’est-ce pas déjà un lourd fardeau à porter, tout juste à quelques heures de votre élection ?
Fardeau ? Je ne le dirai pas encore, mais je dois avouer que les signes annonciateurs sont là. Il y a l’emploi du temps qui est hyper chargé pour ce qui est de la tournée média, il y a les différents projets sur lesquels je devrais me pencher que je prépare déjà, il y a tellement de choses et ce n’est que le commencement. Rien n’est acquis dans la vie, alors nous sommes en permanence appelé à travailler dur pour réaliser nos objectifs.
Sinon, au sein même du groupe, une fois élue Miss et de retour dans les coulisses, comment était l’ambiance ? Est-ce qu’il y en a qui vous en ont voulu ou qui tout simplement laissaient entrevoir un zeste de mécontentement à votre endroit ?
Déjà, une fois élue je n’ai pas vraiment eu la chance de rentrer dans les coulisses, mais le lendemain j’ai vu les autres filles et elles m’ont toutes félicité ; sinon, j’imagine qu’il puisse y avoir un peu de ressentiment –ce qui est tout à fait normal, toutes étions là pour le même but-, mais vraiment pas de jalousie, d’ailleurs nous sommes dans les mêmes groupes whatsapp et facebook et on maintient le contact. Elles sont plutôt soucieuses de moi et me demandent de temps en temps si je tiens le coup, si c’est pas si difficile, etc. Elles m’ont même surnommé : Ma Miss Cameroun. Toutes m’appellent comme ça. Donc ça va, ça se passe bien avec les autres filles.
Ça se passe bien au sein du groupe, seulement, la réalité est toute autre sur certains réseaux sociaux où les critiques fusent et déferlent véritablement ; comment Jessica vit-elle ces moments qui pourraient sembler durs pour certaines ? Comment se sent-on quand il y en a qui demeurent convaincus qu’ON était pas le Meilleur choix ?
La critique a toujours existé et quand elle est constructive elle fait avancer ; pour ceux-là, forcement il y a quelque chose à refaire, et moi je suis une personne qui écoute beaucoup et qui prend tout tant que cela contribue à ma progression. Ça c’est d’un… De deux, tout le monde ne peut pas être d’accord et personne ne fait l’unanimité. Vous savez, quelque part, il est aussi de mon devoir de convaincre les sceptiques et de leur prouver qu’effectivement je mérite cette couronne. Et je pense qu’une fois que j’amorcerai mes projets, certains comprendront peut-être pourquoi je suis là et pas une autre.
Avant d’y arriver, selon vous, quels ont été les arguments qui ont finalement pesé en votre faveur ? Y a-t-il vraiment une recette miracle qui prédispose à ce titre ?
Non, pas du tout, personnellement je ne le pense pas. Il faut toujours rester soi-même ; moi, je me suis dit POURQUOI NE PAS ESSAYER ? C’est un concours qui a un grand enjeu, mais ça reste avant tout une compétition, donc un jeu. C’est une expérience humaine, j’y suis allée pour aussi rencontrer de nouvelles personnes, saisir l’occasion de m’exprimer –et en cela le fait d’avoir déjà été élue Miss Régionale m’a beaucoup apporté et appris-, donc je profite pleinement de cette expérience pour partager et apprendre également. Après, il est important de bien s’entourer aussi.
Bien s’entourez, vous dites ?
Oui ; moi par exemple j’avais toute une grosse équipe qui à la base était constituée de mon entourage. Elle m’a apporté tout le soutien et toute l’aide nécessaire en termes de communication et de motivation.
Tout ceci étant dit, un autre challenge pointe à l’Horizon : le concours Miss Monde surtout. Celles qui vous ont précédé y ont fait bonne figure, et il vous reviendra de faire mieux que ça. Qu’avez-vous à dire à ce propos ?
Que dire d’autres si ce n’est que je ferai vraiment de mon mieux en donnant tout ce qui me sera possible de donner pour aller le plus loin possible dans la compétition ; si c’est la couronne, tant mieux. Représenter un pays, qu’importe la compétition ou le domaine, ça a toujours été une lourde mission et j’en suis très consciente. Beaucoup m’apportent déjà leur soutien moral et m’encouragent dans ce sens.
Jessica, quand on est Miss Cameroun, est-ce qu’on est tenté de se prendre la grosse tête ?
(Elle éclate de rire)…
Vu les sollicitations qui croissent démesurément, le téléphone qui explose d’appels et de sms, la compagnie qui change…
Je n’en sais trop rien, peut-être dans quelques mois, mais pour l’instant je pense à tellement de choses, je suis sur tous les fronts, je dois obéir à un programme bien fourni, que je n’ai vraiment pas le temps d’attraper la grosse tête qui viendra surement encore plus me peser que de m’aider. Donc je suis en mode « Je fais ce que j’ai à faire, et j’affronte les nouveaux challenges qui vont jalonner mon mandat ».
Nous allons nous quittez à présent, mais avant de prendre congé de vous, outre votre tournée média, vous seriez attendue ailleurs, selon nos sources …
Vous faites sans doute allusion à Miss FESPAM qui pointe à l’horizon ; on a déjà évoqué tantôt ma participation à Miss Monde, et dès la semaine prochaine, relativement au thème de cette année, je me pencherai sur les projets environnementaux et ceux liés à l’agriculture.
© Entretien avec Dariche NEHDI, Culturebene.com