Cette accusation a été portée à l’attention de l’opinion à travers un communiqué du Secrétaire général du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC), Me Christopher Ndong.
D’après ce communiqué daté du 18 décembre 2020, la formation politique de Maurice Kamto indique que le régime de Yaoundé « intensifie » des efforts en vue, « de tenter à nouveau de fragiliser, voire de détruire le Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC). Ainsi, à la multitude des mesures répressives et discriminatoires de nature administrative, politique et judiciaire instituées contre le MRC depuis sa création, M. Biya et son régime auraient désormais recours à leur moyen de prédilection : la corruption à grande échelle », peut-on lire.
Toutefois, le parti regrette qu’au moment où sur l’étendue du territoire national les populations n’ont pas accès à l’eau, à l’électricité ou aux soins de santé de base ; ou que nombre d’établissements scolaires dans nos villes et campagnes manquent de tout, « des centaines de millions de fonds publics seraient détournés en vue de corrompre des militants du MRC ».
Face à cet état de choses, le Secrétaire national du MRC précise que toutes les personnes qui auraient décidé « de succomber à la corruption », le parti respectera leur décision et les laissera face à leur conscience et face à l’histoire. « L’opinion devrait en tout cas savoir que ces personnes agissent à titre strictement individuel, le MRC n’ayant été ni sollicité, ni impliqué, que ce soit directement ou indirectement, dans une initiative émanant ou encouragée par le régime dictatorial en place », martèle Me Christopher Ndong.
Et de poursuive : « Autiste et obstiné comme peu peuvent l’être, le régime tente ainsi de divertir les Camerounais par ce qu’il espère constituer un feuilleton à succès qui pourrait les éloigner des véritables problèmes du bateau sans capitaine qu’est le Cameroun. Car si la corruption avait réglé un seul problème au monde, la Coupe d’Afrique des Nations aurait bien eu lieu au Cameroun en 2019, les Camerounais auraient tous eu accès à l’eau potable en l’an 2000, le réseau routier national se serait développé en dépit des surfacturations ; etc. Il en sera de même, comme en tout temps du reste, de la corruption politique. Si elle avait la force de porter quelque fruit, il y a bien longtemps que les gouvernements de M. Biya auraient fait du Cameroun, en 39 ans de règne, la puissance qu’il mérite d’être ».
Pour le MRC, ce régime est plus que jamais « incapable de quoi que ce soit de positif » pour le Cameroun. « Il n’a cure de la misère des Camerounais de toutes régions, de la non-satisfaction de leurs besoins sociaux élémentaires que sont l’accès à l’eau potable, l’électricité et les soins de santé primaires, encore moins du recul économique de notre pays marqué notamment par le détricotage de son tissu industriel ».
La corruption comme solution pour un retour à la paix sociale ?
À cette question, Me Christopher Ndong se veut clair dans sa note. Selon lui « la corruption politique et l’achat des consciences ne peuvent permettre de ramener la paix sur l’ensemble du territoire national, avec en priorité la résolution de la crise anglophone. Ils n’effaceront pas d’un coup de bâton démoniaque l’aspiration profonde de notre peuple à se doter de dirigeants politiques légitimes, qui requiert une réforme consensuelle du système électoral, qui, en l’état, garantit les fraudes massives et la perpétuation au pouvoir de dirigeants illégitimes, cause principale des tensions et crises postélectorales dans notre pays ».
Le MRC pour conclure, appelle ses militants à rester « mobilisé et concentré sur l’essentiel, à savoir la quête de sa libération », car, « le succès qui s’annonce sème la panique dans camp d’en face », lit-on.